« On n’arrête pas de me dire que
je dois
être plus féminin ! Je veux bien, moi, mais si je cesse d’être un homme,
comment voulez-vous que j’aie des érections potables ? »
Une question d'identité
Paul, qui vient de prononcer cette phrase, est à
la fois furieux et triste. Il est mon patient depuis plusieurs mois et il est
venu pour guérir de ses difficultés d’érection. Là, à l’instant, il vient de
saisir une chose essentielle : tous ses maux sont la faute de la féminisation
de l’homme !
Je retrouve le désarroi de Paul chez beaucoup
d’hommes. Ils sont tiraillés entre
une culture de la virilité qui les voudrait
puissants et souverains, et les injonctions
de leurs compagnes qui leur demandent
d’être doux, attentifs,
communicants. Ils ne saisissent absolument pas la complémentarité possible
entre les deux attitudes. Paul
et les autres veulent être des « hommes nouveaux
», mais ils ne savent pas ce
qu’un « homme féminin » veut dire… Alors
ils pestent, ils se
sentent castrés,
ils dépriment… Ils n’ont pas le mode d’emploi !
Ces hommes, empreints d’une réelle
bonne volonté et
désemparés, ont peur. Ils craignent de perdre des vertus essentielles
à leur masculinité : la
force, le contrôle,
la capacité de décision, la puissance sexuelle.
En fait, ils redoutent
de devenir passifs et de
ne plus répondre aux injonctions inconscientes qu’ils portent en
eux, qui peuvent se résumer
à : « Tu seras un homme, mon fils, donc tu seras
celui qui agit ! » Ne plus agir, pour Paul et ces hommes hétérosexuels en plein
questionnement, c’est oublier leur identité. Ils sont dans la sensation
inconsciente d’une perte irrémédiable d’une position réservée aux hommes :
celle du commandement.
Même s’ils sont prêts
à reconsidérer la place qui est la leur, quelque chose de profond
se cabre et rechigne à lâcher.
Le travail que je fais avec ces « hommes presque
nouveaux » (!) ne porte pas
sur l’identification des pertes possibles, mais
sur la liste des gains
potentiels. Plutôt
que de pleurer un paradis perdu, mieux vaut s’attacher à
construire un éden nouveau.
Que peut gagner
un homme
à laisser émerger
en lui ce qui est communément appelé sa « part
féminine » ? Assurément, une autre manière
de rencontrer
la femme. Dans
cette autre façon d’être en complémentarité avec
l’autre, l’homme se découvre lui-même.
Il s’ouvre à une part d’humanité plus solide.
Ce qu’il gagne aussi,
c’est de dire ses émotions sans crainte, d’apprendre à les partager,
et sortir grandi de ce
partage.
juillet 2009
Bonjour, Françoise .
RépondreSupprimerLa virilité semble bien être dépendante des hormones sexuelles .
Je me suis fait retirer les testicules pour ne plus être dominé par mes pulsions sexuelles impudiques qui faisant de moi un exhibitionniste .
Je peux vous dire qu'en très peut de temps, mes désirs sexuels interdits ont disparu .
Dans le même temps j'ai eu une dépression qui sanctionnait la perte de ma virilité .Là ou je réagissais avec vigueur ,je restais figé comme si on m'avait coupé des ficelles .Les femmes prenaient une autre nature .Mes yeux gourmands pour leurs corps devenaient critiques .Au début,lorsque je voulais me masturber, les pensées érotiques n'étaient plus au rendez vous et mon pénis diminué de plus en plus .En fait mes pulsions exhibitionnistes m'étaient devenues étrangères.
Mon attirance pour la beauté des femmes n'a pas disparu.Ce sont seulement les désirs sexuels qui sont partis .
Autrefois, j'aimais les lieux nudistes. Aujourd'hui,je suis devenu très pudique .Je n'oserais pas me promener tout nu devant les autres .
Castrer les hommes c'est leur enlever la virilité ,mais ce n'est pas douloureux pour autant .
Bises.