Monika d'Henry, femme remarquable, signe un ouvrage qui répond
aux interrogations sur le lien existant entre la sexualité de la femme et son
éveil à la spiritualité. L'émotion mène t'elle à la pleine conscience ?
Toute
femme le sait, les religions traditionnelles ont écarté leur sexe considéré
comme trop émotionnel : l'accès à la spiritualité leur est refusé. Elles ne
pourraient donc pas accéder à la sagesse ou à la réalisation de leur être. Sauf
de rares exceptions et ces femmes reconnues ou canonisées l'ont été par des
hommes, gardiens du Savoir, les mêmes qui tentaient de les écarter de la
spiritualité. Abstinence, mortification du corps, voire martyre sont les
conditions nécessaires à leur sanctification.
Présentes
dans le désir, absentes de la sagesse
Pourquoi
traiter de l'éveil au féminin ? L'éveil aurait-il un sexe ? Tout démontre que
les femmes sont beaucoup plus présentes dans la quête spirituelle que les
hommes. …et moins nombreuses à l'arrivée. Ou plus silencieuses !!!
Tout
chemin spirituel rencontre tôt ou tard le désir. Qu'il soit désir de fusion
avec le divin, l'unité avec Dieu. La non séparation pose la question du désir.
Et de sa transcendance. Dans les traditions, la voie est souvent vécue dans la
négation de la sexualité. Y a-t-il une voie qui puisse intégrer la sexualité?
Même
Bouddha a résisté longtemps avant d'autoriser les femmes à avoir accès à son
enseignement. Si Jésus a accueilli des femmes, l'Eglise s'est empressée
d'enlever tout ce qui avait trait à son rapport à celles-ci. Témoin le scandale
provoqué par le Da Vinci code suggérant un lien entre Jésus et Marie-Madeleine.
Pourquoi cet ostracisme?
Avec
émotions ou sans
La
femme ne cherche pas l'absolu mais l'amour. L'homme ne veut connaître ni la
souffrance, ni l'expérience de cette souffrance ; il se coupe donc de ses
émotions. La femme, elle, se noie dans les émotions. Elle ressent avec son
cerveau droit. Ils n'abordent pas le chemin de la même manière.
Il faut
donc bien réconcilier les deux manières.
Hélas,
la passion crée des obstacles à la réalisation de Soi. Pour dépasser le
sensible il faut l'accepter, le vivre et le transcender. Pour cela, il faut
glisser ou évoluer de la passion liée à ce corps bien terrestre à la conscience
du corps d'énergie. Selon Monika d'Henry, la passion y est toujours aussi forte
mais ce corps là est subtil et les flots d'énergie déversés passent à travers
les canaux. C'est cela le corps d'énergie : il ne peut emprunter le chemin de
la conscience du corps « grossier », il est mouvement infini..
Le
livre de Monika d'Henry est le récit du dépassement d'une femme. Le long et
lent glissement d'une passion extrême vers le renoncement à tout
attachement.….elle abandonne son amour charnel, invitant l'absolu et passe par
la mort du soi pour obtenir une véritable renaissance. L'intensité de cette
quête et son total engagement sur la voie mènent cette femme à trouver un état
que l'on peut qualifier d 'éveil. Existe-t-il réellement ?
Pour
cette femme ce chemin est rendu plus aisé par la conscience de son compagnon
décrit comme très avancé sur la voie.
L'attachement
en sera d'autant plus fort !
Aimer
cet homme qui est aussi un maître ? S'il est vraiment le maître qu'elle décrit,
il doit alors rompre ce dernier lien. Et sa compagne devra entrer dans un
processus qu'elle vit comme une agonie. L'ultime accomplissement est à ce prix.
Un cheminement complexe qui nécessite courage et totale détermination dans la
voie mystique.
Faut-il
rejeter le rêve de fusion amoureuse pour atteindre l'hypothétique fusion avec
le divin. Ce choix qui sacrifice l'amour humain et donc charnel en vaut-il la
peine ? L'état de fusion avec le divin est-il réel ? Et qu'obtient on au bout
de l'expérience.
Pour
avoir conscientisé cet obligatoire passage jusque dans son âme, l'héroine du
livre sera le témoin de sa propre transmutation.
Le Zen
nous y invite : Jump ! Saute !
Appeler
à l'accomplissement
Dans un
style presque romanesque où la lecture s'effectue à plusieurs niveaux selon sa
propre compréhension du processus, chacun découvre encore plus profondément ce
qui conditionne l'émotionnel féminin et la peur de vivre ses sentiments chez
l'homme.
« Le temps n'a plus d'existence, l'harmonie et l'ordre règnent. Cette histoire d'amour existe pour que l'homme et la femme grandissent. Elle ne s'arrête pas mais leur dualité s'arrête donc l'histoire ne se déroule plus, seulement l'harmonie…C'est une transmutation…..Retournez à cette conscience qui voit, qui sait et existe sans ego…C'est un saut où l'ego même universel et non plus seulement particulier, disparaît. Mort et naissance.»
A lire
absolument : attention contagion possible mesdames et messieurs, le couple
conscient est l'avenir de l'humanité.
Vous nous ouvrez la voie Monika, merci
Patricia
Menetrey
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire