Dans de nombreuses cultures et traditions, telle la procession celtique
de Beltaine, le Grand Prêtre, ou les prêtres sont souvent représentés portant
des vêtements de femmes. De nos jours, la signification et le symbolisme sont
occultés par les stigmatisations sociales et toutes les définitions mouvantes
de la masculinité au sein des cultures et sociétés. Cependant, pour vraiment
comprendre les mystères du Prêtre revêtant des vêtements féminins au sein des
traditions celtiques, il faut comprendre quelques bases.
Dans le fonctionnement de la dualité celtique et dans les mythes
suivants, la femme donne le pouvoir à l’homme. On retrouve un exemple de ce
type dans le mythe arthurien de la Dame du Lac donnant Excalibur au roi Arthur.
La mère celte élève son fils et lorsqu’il est en âge de rejoindre la compagnie
des hommes, elle lui attribue le pouvoir en l’armant et en le livrant à la
compagnie des hommes.
Ce concept, toutefois, est difficilement acceptable pour la
perception sociale actuelle de certains hommes et de certaines femmes qui se
cramponnent à la conception selon laquelle un homme se suffit à lui-même. Puis,
se suffisant à lui-même, il choisit son épouse et ses terres sur lesquelles
gouverner et les gouverne totalement. Toutefois la mentalité celtique ne suit
pas une conception aussi linéaire, mais plutôt labyrinthique ou en spirale. Les
deux aspects dansent ensemble du début jusqu’à la fin. Il n’y a jamais vraiment
de pouvoir « compétitif », mais l’exhalation respective des genres se
complétant l’un l’autre. L’autorité acquise par un genre sur l’autre ne constitue
pas vraiment une autonomisation, mais plutôt un vol temporaire de pouvoir qui
se dissipe rapidement. Même Camelot, la ville d’Arthur, est tombée après avoir
été séparée de l’aspect féminin.
Ceci ne signifie pas non plus que l’aspect féminin domine l’aspect
masculin. Bien que l’aspect féminin donne le pouvoir à l’aspect masculin, il
doit prendre ses responsabilités et utiliser son pouvoir de la manière de son
choix, qui devrait renforcer mutuellement le pouvoir du féminin de protection
et favoriser un environnement de développement approprié pour que le féminin se
fortifie également. Alors ils se réunissent tous deux et reflètent les forces
créatives de l’univers et du Grand Esprit d’où viennent toutes choses.
En d’autres mots la femme choisit soigneusement le bon homme à qui
donner du pouvoir, et alors cet homme adopte « l’épée » et utilise le pouvoir
qui lui a été confié avec espoir, de façon productive et prospère. Cependant,
s’il n’est pas utilisé pour le plus grand bien, l’aspect féminin l’abandonnera,
et avec le temps les capacités qui avaient été données à l’homme se
dissiperont. Il ne peut procréer seul. Il peut créer une princesse de fleurs
comme Bloudewedd ou Gwenhwyfar (« Guenièvre »), telle une perception
contrôlable de ce qu’il veut voir dans l’aspect féminin, mais étant faite par
des hommes elle ne procrée pas, n’ayant pas l’essence totale de l’aspect
féminin, mais seulement les aspects que l’homme souhaite garder sans les autres
images féminines qui donnent des pouvoirs à la femme et rendent une union
productive.
C’est pour cela que Beltaine est un festival crucial pour les
celtes. C’est pendant Beltaine que l’aspect féminin éclipse l’aspect masculin
et lui attribue des pouvoirs avec son essence créative de sorte qu’il puisse
aller de l’avant pour enfin se manifester. L’essence de la Déesse couvre le
Dieu et lui donne des pouvoirs afin qu’il puisse perpétuer la créativité
qu’elle lui a transmise, et faire croître la végétation. Là où Il tombe à
l’automne, Elle est la gardienne des forces régénératives de la nature, jusqu’à
ce qu’Elle les lui redonne après sa renaissance au Yule suivant Beltaine.
Ainsi, au cours de Beltaine, les prêtres revêtiront souvent des
habits de femmes pour symboliser et encourager cette pollinisation croisée des
forces créatives de la femme à l’homme. Dans les traditions celtiques l’homme
vêtu en femme est souvent honoré comme représentant de tous les autres hommes.
Il est prêt à être surpassé par l’aspect féminin, et ainsi celui-ci est
communiqué à l’aspect masculin de la Tribu, du Clan, des Terres.
Après la procession où il a « courtisé » l’aspect féminin pour
qu’il lui donne des pouvoirs, il reprend alors l’aspect masculin pour le
fertiliser comme il a lui même été fertilisé.
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