Dans les sociétés du paléolithique
supérieur, où la mère était considérée comme la seule et unique parente, où le
culte des ancêtres constituait apparemment la base des rites sacrés et où la
généalogie ne tenait compte que de la lignée des femmes, l'image que le clan se
faisait du créateur de la vie humaine était celle de la toute première ancêtre,
une femme qui fut alors déifiée comme l'Ancêtre Divine.
Les nombreuses statuettes de femmes,
appartenant aux cultures gravétienne et aurignacienne du paléo lithique supérieur, nous fournissent la troisième
série de preuves, la plus tangible. Certaines d'entre elles ont été datées du
vingt-cinquième millénaire av. J.-C. Ces petites figures féminines, faites
d'os, de pierre ou d'argile, ont été souvent appelées des Vénus. Elles ont été
découvertes sur les emplacements d'anciennes petites communautés, le long de
pans de murs affaissés, qui constituaient sans doute les tout premiers abris
construits par des hommes sur cette terre. Pour Maringer, ces figurines
devaient être placées dans des niches ou dans des trous aménagés à cet effet
dans les murs. On a trouvé ces statuettes, dont certaines de femmes visiblement
enceintes, dans la presque totalité des sites de La Gravette et de
l'aurignacien, dans des régions aussi éloignées les unes des autres que la
France, l'Espagne, l'Allemagne, l'Autriche, la Tchécoslovaquie et la Russie.
Ces sites et ces statuettes couvrent une
période d'au moins dix mille ans.
«Il
est très probable que ces statuettes féminines représentaient les idoles du
culte que les chasseurs de mammouths de l'aurignacien rendaient à la Grande
Mère. Ces peuples sédentaires habitaient l'immense territoire eurasien qui
s'étend du sud de la France jusqu'au lac
Baïkal en Sibérie.» (On pense d'ailleurs que les tribus qui ont émigré vers
l'Amérique du Nord, sans doute à cette même époque, et qui sont devenues les
Amérindiens, étaient originaires de la région du lac Baïkal.)
La paléontologue russe, Z.A. Abramova,
citée par Alexander Marshak dans son livre Les Origines de la civilisation,
nous propose une interprétation légèrement différente.
Dans la religion paléolithique, «...
l'image de la femme-mère est complexe et reproduit différents aspects de
l'importance particulière revêtue par les femmes dans les premiers clans. Elle
n'était ni une déesse, ni une idole, ni la mère des dieux; c'était la Mère du
Clan...
Les statuettes féminines reflètent
l'idéologie de ces tribus chasseresses, à l'époque du clan matriarcal.»
EXTRAIT DE QUAND DIEU ETAIT FEMME de Merlin STONE "La découverte de la
Grande Déesse, source du pouvoir des femmes".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire