L’Amour est noble, il est grand, géant, somptueux,
riche en tous points pour l’équilibre de l’humain. Le Christ savait aimer, mais il n’a pas changé rassurez-vous, même s’il est très
sévère à l’égard de certains de nos comportements. Le Christ a aimé à
divers degrés, mais son Amour quel qu’il soit, ne s’et jamais démenti même pour
ses ennemis, ses amis, ses apôtres. Tous ceux qui l’approchaient étaient
parfois surpris d’une certaine froideur qui émanait de sa personne, parce qu’il était un être différent de tous ceux qu’ils
côtoyaient. Son aura, son rayonnement refroidissaient et souvent effrayaient
les incrédules parce qu’ils ne supportaient pas le champ vibratoire d’Amour
dans lequel il voulait les envelopper.
Marie-Madeleine, bien qu’étant fascinée par la beauté,
par la grandeur, par la supériorité intellectuelle de Jésus, ne s’est pas
sauvée. Elle est restée parfois en retrait parce qu’elle était gênée par sa
condition de femme du peuple, de femme facile, d’épouse éphémère. Elle ne
voulait pas séduire le Christ parce que le respect qu’elle a eu immédiatement
pour lui l’interdisait. Songez à l’embarras de cette femme qui s’est prostrée
devant lui. Elle l’a prié et la libérer de cette vie dissolue et sans intérêt.
Elle l’a supplié pour qu’il agisse afin de l’extraire du mal. Elle l’a aimé
d’un Amour si intense que le Christ a compris immédiatement que c’était l’âme
la plus pure qui lui tendait la main.
Oui, le Christ est un homme qui a vécu l’amour
physique. Producteur d’Amour en tout, il s’est accouplé avec Marie-Madeleine.
Mais, il eut probablement d’autres amours dans sa vie. Oui, il était un homme
comme les autres. Il a vécu comme les autres mais il était toujours dans une
démarche de vérité. Il n’a jamais trahi, ni en amour, ni en affaires, parce
qu’il était le plus droit de tous les hommes. Le commerce l’a également occupé
pendant une partie de sa vie ; celle qui, par hasard, a été occultée par
les écritures. Il fallait que le christ soit éprouvé, comme vous l’êtes à un
moment ou à un autre de votre vie.
Prisonnier de la matière, il l’a également été, mais
il a tout fait pour s’en extraire parce qu’il ne supportait pas cette
contrainte. Tous les hommes sans exception sont, à une période de leur vie,
résignés dans une forme de croyance matérielle. Il était donc naturel que le
Christ Jésus en ressente aussi les effets pour mieux les combattre.
Marie-Madeleine est descendue dans ses profondeurs.
Pour cela, elle n’a pas hésité à prendre le chemin de l’expérimentation. Elle a
vécu l’expérience douloureuse de l’amour humain dévoyé. Elle a vécu le
non-amour, prenant conscience de ce fait, du véritable désir de son cœur, elle
a purifié son cœur par son expérience difficile et malheureuse. Elle l’a
débarrassé des voiles qui le recouvraient. Sagesse et Intelligence
l’habitent : sagesse et intelligence du cœur. Elle a rejoint son centre et
atteint la matrice de feu, le feu de l’Amour universel et inconditionnel.
Ella a découvert d’autres lois : celles du cœur
ou les lois fondamentales de l’Etre (Etre s’écrivant avec un E majuscule). Ces
règles édictées par le Divin, elle les a découvertes peu à peu, au fur et mesure
qu’elle entrait dans l’expérimentation. Lorsqu’elle rencontre Jésus et
l’écoute, elles s’imposent à elle comme une évidence, sa rencontre avec Jésus
est alors un choc. C’est lui qu’elle peut aimer et qu’elle désire aimer. Elle
le lui fait savoir et lui demande de la délivrer du mauvais qui la corrompt.
Par la foi, dans ce sentiment d’amour qui se révèle à elle, son coeur se trouve
purifié instantanément ; il fallait qu’elle vive le contraire de l’Amour
pour entrevoir l’Amour véritable et renoncer à la fausse vie. En vivant auprès
de Jésus, elle va continuer à s’approcher, à se laisser pénétrer des valeurs
divines qui étaient enfouies au fond de son cœur.
L’expérimentation est nécessaire pour accéder au
chemin de la Connaissance. Le cœur, en se libérant de toute négativité, est en
mesure de regarder les autres êtres en toute lucidité et de les pénétrer tels
qu’ils sont, c'est-à-dire selon leur nature vraie et d’y découvrir leur
parcelle de divinité. Le cœur de Marie-Madeleine au contact de Jésus s’est
ouvert totalement. Il s’est transformé, n’obéissant plus qu’à ce courant de vie
ou d’amour qui relie tous les êtres entre eux. Elle acquiert la Force qui lui
permet d’encourir le blâme sans que son ego en soit blessé. "Le qu’en
dira-t-on" n’a plus de prise sur elle.
Comme Jésus, elle n’est qu’Amour et vit d’Amour.
Marie-Madeleine est nature. Elle se présente telle qu’elle est ;
généreuse, donnante, extraverties, confiante. Elle est, contre toutes les
apparences et ce que les hommes ont voulu dire d’elle, un être pur tout au fond
d’elle-même ; mais, elle ne le sait pas avant sa rencontre avec Jésus.
Elle est sa véritable nature ou en passe de le devenir quand elle croise enfin
la route du Seigneur. Méprisant les hommes de son époque, très respectueux de
la Thora, Jésus se tournera vers Marie-Madeleine, la traitant avec tous les
égards possibles. Il ira même jusqu’à la reconnaître plus digne que sa sœur
Marthe, pourtant très respectueuse des règles. Parce qu’elle est vraie, parce
qu’elle est une femme de foi, Marie-Madeleine s’ouvrira sans difficulté au
message d’Amour du Christ. Jésus, en rendant hommage à Marie-Madeleine, rend
hommage à toutes les femmes de la terre et consacre l’éternel féminin, et plus
encore la part féminine qui est en chacun de nous.
Depuis les origines, la préférence est donnée au
masculin plutôt qu’au féminin, de par sa force, sa forme d’intelligence
particulièrement rationnelle. La femme, représentative du côté féminin de la
nature et intuitive, est juge d’une valeur moindre que celle donnée à l’homme.
Sa beauté, son apparence physique sont des attributs qui infléchissent
naturellement le cœur de l’homme ; inclinaison que ce dernier prend bien
souvent comme pour une faiblesse qu’il rejette sur cet autre féminin. Le pôle
féminin est ainsi rapidement associé aux mondes des ténèbres, de l’invisible,
du mal.
Maintes interprétations faites du livre de la Genèse
rendent la femme responsable de la chute de l’Homme, tout simplement parce
qu’elle est à l’initiative d’un acte qui aura pour conséquence la séparation d
‘avec le divin. De nature plus aventureuse et plus curieuse que l’homme, elle a
pris le risque de savoir et fut de ce fait accusée d’avoir précipité l’Humanité
dans les ténèbres, dans la souffrance et la mort. Cependant, rien n’obligeait
son homologue masculin à la suivre dans cette voie. Par une lecture au premier
degré du récit du jardin d’Eden, la femme est rendue responsable de ce qui est
appelé le péché originel. Pendant longtemps il a été propagé par ignorance, et
cela reste vivace dans la mémoire collective comme en témoignent certaines
plaisanteries sur le sujet. La faute serait un péché de chair, mettant l’homme en
situation d’opposition avec la femme. Répétons-le encore et toujours, le péché
originel représente la séparation d ‘avec le divin provoquant la séparation de
l’Un, l’Unique en deux pôles qui s’opposent ; le monde de la lumière et
celui des ténèbres. Elle est de même à l’origine de l’existence d’un principe
masculin et d’un principe féminin.
Sous certains côtés, le monde païen, dans son
polythéisme, était sans doute plus proche que l’église chrétienne de cet aspect
divin. L’étymologie grecque du mot "sexe" est la "section",
la fracture survenue dans la sphère originelle dont parle Platon. Cette
déchirure entre Dieu et ses créatures humaines se retrouve également à travers
les sexes, entre l’homme et la femme et dans l’homme lui-même partagé entre sa
part masculine et féminine. Jésus, en annonçant les temps nouveaux, annonce le
moment des retrouvailles de l’homme avec le divin. Mais l’Homme avec un grand H
ne peut se ré-unir avec le Divin que si l’homme avec un petit h s’est réuni à
sa moitié qui est la femme, ou plus précisément que chacun de nous se réunit en
lui-même en reliant ses parties féminine/masculine.
Cet amour qui unit Jésus et Marie-Madeleine est un
sentiment d’une puissance telle, qu’il dépasse toutes les contradictions
rencontrées dans l’Homme. Il est acceptation de l’autre. Il a dépassé les
conflits nés de la dualité à laquelle l’Homme est confronté. Féminin et
masculin se sont unis pour n’être plus qu’un dans le divin.
Marie-Madeleine est pleinement femme. Elle vit
complètement sa nature féminine et réceptive sans renier sa partie masculine.
Elle symbolise la Femme avec un grand F. En annonçant le rétablissement du
royaume, Jésus va agir par Marie-Madeleine dans le sens du rétablissement de la
Femme et de cette part féminine, composante à parts égales avec la part
masculine de ce qui est l’Humanité. Le geste de Marie-Madeleine se jetant aux
pieds de Jésus n’est pas pour moi une attitude de repentir et d’humilité, comme
l’église catholique l’a interprété. Il est le symbole de la femme demandant une
reconnaissance d’elle-même, ou tout simplement de la part féminine de
l’Humanité. L’une et l’autre réclament l’attention et l’amour qui leur sont
dus. Ce geste représente la demande du
retour vers L’Un, vers l’Unique, vers Dieu.
Proscrivez de vos ouvrages et de vos lectures la
Marie-Madeleine repentie qui vient demander l’aumône. Elle a été la femme qui a
le plus marqué la vie du Seigneur Jésus. Il s’est pris d’amitié pour elle, mais
très vite celle-ci s’est renforcée pour devenir l’Amour le plus sincère et
désintéressé. Marie-Madeleine n’a rien demandé à Jésus, mais elle a tout obtenu
parce que sa foi l’a récompensée. Prenez modèle sur elle. Ne demandez rien.
Ayez la foi. Priez le Seigneur. Faites une œuvre utile mais également
désintéressée de votre vie et vous obtiendrez tout, ainsi que Marie-Madeleine
l’a obtenu.
Il était dévolu à la prostituée sacrée de mettre en
relation l’homme avec la divinité. La femme n’est pas seulement initiatrice
dans l’acte sexuel mis en avant dans le culte de la déesse mère. Elle est
révélatrice de l’Amour tout simplement, car elle est donnante, aimante et prête
à partager cet amour sans retour. Elle fait don de sa personne. Elle introduit
aux mystères de la vie. Aucun culte ne doit le symboliser. Ne faudrait-il pas
voir dans le mariage de Marie-Madeleine et de Jésus, l’abolition de tous les
cultes de son époque, aussi bien celui du dieu le Père défendu ardemment par
les Juifs, ou celui de la
Déesse Mère appartenant aux Babyloniens ? Marie-Madeleine et Jésus, dans l’union la
plus belle d’une femme et d’un homme, sont pleinement tournés l’un vers
l’autre. Ils s’acceptent dans leur intégralité, en s’épousant, ils ne
convergent pas l’un vers l’autre ou dans une relation que j’appellerais :
Amour né du besoin de l’autre. Mais ils s’unissent dans l’Amour du Divin dont
ils sont l’émanation, et que chacun d’entre-nous se doit de découvrir.
Marie-Madeleine est et restera l’épouse de Jésus. Elle
est son âme sœur. Marie-Madeleine souffre toujours de l’ambiguïté liée à
l’incompréhension de sa vie, parce que tout ou presque a été caché par l’Eglise
catholique. Il n’était pas raisonnable aux yeux de ces gens que le
Christ : Plus Haut représentation de Dieu sur terre, ait pu vivre une
telle relation. Son rôle a été volontairement tronqué dans l’évangile ; il
ne reflète pas la totale vérité.
Extrait du livre : VERS UN MONDE
D’AMOUR page 105-110 de Jean Pernin et M.Madeleine Jacob aux éditions Louise
Courteau
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire