Ni l’homme, ni la femme ne doit dominer,
mais chacun d’eux doit s’efforcer de dominer, d’exceller dans son propre
domaine. Que les femmes veuillent conquérir une liberté et des droits dont les
hommes les avaient privées, c’est normal ; mais elles doivent essayer d’y
parvenir en approfondissant les richesses de leur propre nature et non en
essayant d’imiter les hommes dans leur mode de vie, leur comportement, leur
façon d’être, etc. Car cela prouve une incompréhension des vérités éternelles,
et elles devront aussi le payer très cher.
L’équilibre de la vie est fondé sur la
polarisation, c’est à dire sur l’existence de deux pôles opposés, mais
complémentaires, afin que des échanges harmonieux puissent se faire entre eux.
S’il y a uniformisation des pôles, ces échanges ne pourront pas se faire, ces
échanges magnifiques qui sont source de joie et d’inspiration.
Quand ils perdent le sens de la vie qui
est dans ces échanges entre les deux pôles, les hommes et les femmes vont
chercher des remèdes dans les pharmacies ou chez les psychanalystes. Mais il
n’y a aucun remède pour ceux qui ne comprennent pas. Le seul remède est dans la
compréhension. C’est la mort d’une génération lorsque toute polarité a disparu.
Il ne peut pas y avoir d’étincelle, il ne peut pas y avoir de vie si les deux
pôles, les deux électrodes, ne sont pas nettement distincts.
Dans quelque domaine que ce soit,
l’équilibre vient de ce qu’il existe deux forces complémentaires. La solution
n’est pas qu’il se produise un nivellement entre les hommes et les
femmes ; que les femmes finissent par faire la guerre et les hommes par
donner le biberon. Il est tout à fait normal que la femme désire avoir les
mêmes libertés que l’homme et faire preuve d’autant d’initiative, mais elle
peut y parvenir sans imiter l’homme, sans vouloir le remplacer ou même
l’éliminer. La liberté, l’audace, l’esprit d’initiative sont des qualités que
les femmes peuvent développer, oui, mais tout en approfondissant en elles ce qui
fait l’essence du principe féminin.
Si les femmes s’éveillent, il ne faut
pas que ce soit pour prendre leur revanche, car ce ne sera pas mieux, même pour
elles. Il faut au contraire qu’elles pardonnent aux hommes ; puisque leur
nature les porte à être bonnes, douces, indulgentes généreuses, prêtes à se
sacrifier, il ne faut pas qu’elles cherchent à se venger. Elles doivent
s’éveiller maintenant à des vertus plus grandes, s’élever au-dessus de leurs
intérêts personnels. Et c’est toutes les femmes sur la terre qui doivent s’unir
pour un travail de construction sur les hommes et sur les enfants qu’elles
mettront au monde.
Pour le moment elles ne sont pas encore
unies ; chacune, occupée d’arranger ses propres affaires, concentrant
toute son attention à mettre ses charmes en valeur pour trouver un mari, puis
des amants. Elles s’occupent de suivre des régimes ou des traitements pour
embellir "leur ligne" ; et peut-être en effet leur ligne
est-elle embellie, elles ont des formes magnifiques, mais à quoi bon si, à
l’intérieur de ces formes, il n’y a que le vide, le désordre ou la
méchanceté ?... Les femmes ne savent pas qu’elles ont un travail à faire
pour tout purifier et vivifier en elles. Leur pensée est à côté du vrai but, de
leur vraie mission.
Et qu’elle est la mission de la
femme ? D’être l’éducatrice de l’homme ; par ses pensées, ses
regards, son attitude, elle est capable de l’entraîner à accomplir les actes
les plus nobles. L’homme ne demande qu’à être inspiré par la femme. C’est
pourquoi tant qu’elle n’a pas cet idéal dans sa tête, elle restera à côté de sa
véritable vocation qui est d’être l’éducatrice de l’homme. Vous direz :
"Mais elle est tellement plus faible et délicate que lui ! Comment
peut-elle s’imposer à lui" ? Il n’est pas nécessaire qu’elle s’impose
à lui, il suffit qu’elle pense à l’inspirer et à l’entraîner dans la meilleure
direction.
Extrait
de Omraam dans "Cherchez le Royaume de Dieu et sa Justice" aux
éditions Prosveta – page 592/673.
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