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lundi 2 janvier 2017

LA FEMME DOIT S’EVEILLER


La tâche qui nous incombe est claire : il s'agit pour nous de revitaliser notre culture spirituelle (samskara).

Il y en ce monde deux créations : celle de Dieu et la nôtre. Dans la création de Dieu, il n'y a que la béatitude. La souffrance n'existe que dans notre création. C'est notre mental qui remplit ce monde de douleur. Nous transformons la magnifique création de Dieu en un monde répugnant. 




Une fois que nous aurons transformé notre mental, nous serons capables de percevoir la beauté en tout et d'apprécier la vie dans toute sa plénitude.

Nous contemplerons alors le divin en tout et demeurerons dans la création de Dieu.

Notre esprit devrait être pareil à un miroir, non à une caméra. Quoi qu'il arrive, notre mental devrait rester pur et sans tache. Il ne devrait pas garder les traces des blessures et des chagrins du passé comme le fait une caméra. Il est impossible de prédire ce qui nous attend et nous ne choisissons pas le cours des événements. A tout instant, il peut se produire dans notre vie de profonds bouleversements. Faut-il s'y attarder et nous lamenter ? Ou bien aller de l'avant avec un sourire ? La décision nous appartient. 


Un marin ne peut décider d'où viendra le vent, mais il peut orienter la voile de manière à faire avancer le bateau dans la bonne direction. De même, nous n'avons pas le pouvoir de décider à quelle situation la vie va nous confronter, mais l'attitude que nous adoptons face à ces situations relève de notre choix.

Pour résoudre n'importe quel problème, il est nécessaire de s'attaquer à la racine. La cause fondamentale de tous les problèmes est en nous. Comprendre cela, c'est la spiritualité. Notre tâche est de nous connaître nous-mêmes et d'être nous-mêmes. C'est parce que nous essayons d'être ce que nous ne sommes pas que nous sommes confrontés à des problèmes sans fin. Par nos pensées et par nos habitudes, nous créons un conditionnement qui nous prive de notre véritable force. Découvrons notre force innée et faisons preuve de détermination.

La situation des femmes (en Inde) n'est pas différente. Les hommes ont transformé les femmes en magnétophones qu'ils manipulent à volonté. Nous avons verrouillé leurs possibilités comme on retient de l'eau en construisant un barrage. Nous ne leur permettons pas de s'épanouir. Il est aujourd'hui nécessaire d'éveiller chez les femmes la confiance en elles-mêmes ainsi que leur force innée. La femme est la mère de l'homme. Elle transmet à ses enfants ses forces et ses faiblesses. Pour que la jeune génération soit dynamique et remplie de confiance en elle-même, il faut inculquer ces qualités à nos filles.

C'est pourquoi, les femmes doivent s'éveiller. Mais il est inutile de chercher simplement à imiter les hommes. Si les femmes tentent d'imiter les hommes, elles ne seront plus ni des femmes ni des hommes. Qu'elles découvrent leur être véritable. Qu'elles développent le courage, mais sans abandonner le caractère vertueux et aimant des femmes indiennes (la maternité). La richesse de notre pays, c'est l'amour. Cet amour et les vertus de tendresse maternelle doivent être préservées à tout prix.

Dans la société moderne, imiter est devenu un mode de vie et les médias jouent dans ce domaine un rôle majeur. La télévision, les jeux informatiques et l'internet ont une forte influence sur la jeune génération. Les médias devraient faire revivre notre samskara (culture spirituelle) mais le plus souvent, elles ne transmettent aux esprits jeunes et impressionnables que la violence et les passions animales ; c'est ce qu'elles engendrent en eux. C'est la raison pour laquelle notre jeunesse s'effondre comme un édifice dépourvu de fondations solides. Nous pressons la canne à sucre pour en boire le jus et nous jetons le résidu. Apprenons de même à ne garder en tout que ce qui est bénéfique et à rejeter ce qui est nocif. Sinon, nous deviendrons pareils à des masques creux, sans aucune personnalité.

Dans un tel état nous devenons aisément la proie d'émotions négatives telles que la colère. Un homme en colère est aveugle. Si nous nous battons avec lui, nous devenons aveugles à notre tour. Essayer de vaincre la colère par la colère revient à poursuivre un fou qui saute d'une falaise. Une fois par semaine au moins faisons le vœu de ne pas nous mettre en colère ce jour-là, quelles que soient les circonstances.

Dans la vie spirituelle, apprenons d'abord à ne pas perdre de temps. Les grands hommes qui ont accompli des choses extraordinaires ne disposaient que de vingt-quatre heures par jour, exactement comme nous. Mais nous passons des heures devant la télé, au cinéma et devant l'écran de notre ordinateur. Si nous sommes vraiment décidés à atteindre le but de la vie, nous trouverons le temps de faire nos pratiques spirituelles quelles que soient les circonstances et nous serons prêts à endurer n'importe quelles souffrances pour notre quête divine. C'est cela, tapas. Si nous sommes sincères, nous trouverons toujours le temps de méditer, de prier et de faire japa (répétition du mantra).

Vénérons Dieu dans le pauvre, dans celui qui souffre. La compassion pour le monde et la dévotion envers Dieu ne sont pas deux choses différentes, elles ne font qu'un. Ce sont les deux facettes de la même Vérité. Un véritable dévot est celui dont les jambes se précipitent au secours de ceux qui souffrent, dont les mains aspirent à réconforter ceux qui sont dans la peine, dont les yeux versent des larmes de compassion, dont les oreilles écoutent les malheurs de ceux qui sont en détresse et dont les paroles sont un baume pour celui qui souffre.


La compassion est le langage que les aveugles voient et que les sourds entendent. L'amour est le visage de Dieu et le sourire qui illumine un visage resplendissant d'amour est le plus beau sourire du monde. Seul celui qui est prêt à tout donner et dont le cœur est plein d'amour est capable de percevoir la beauté et la béatitude de Dieu

Nous n'apportons rien en venant au monde et nous n'emportons rien en partant. Pourquoi gaspiller notre vie si courte en remplissant notre esprit de jalousie, de haine et d'avidité ? Lors de notre dernier voyage, seul le mérite des actions désintéressées que nous avons accomplies nous accompagnera.

Tournons-nous donc vers l'intérieur et essayons d'éveiller le Soi en nous. Puisse l'amour divin emplir le cœur de tous mes enfants. Puisse la prospérité et la paix régner dans la vie de mes enfants…



Discours prononcés par Amma le 6 octobre 2001

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