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lundi 8 août 2016

La femme-bison propriétaire du tipi et des enfants


Les Indiens des Plaines sont les peuples indigènes qui occupaient les Grandes Plaines d’Amérique du Nord et vivaient essentiellement de la chasse au bison. Composés de diverses tribus, ils avaient en commun un certain mode de vie. Ils ont lutté contre l’invasion des Blancs au xixe siècle et demeurent dans l’imaginaire collectif, le stéréotype du « Peau-Rouge », véhiculé par les récits d’aventurier, les peintures de Paul Kane et les westerns. Les Grandes Plaines sont un immense territoire qui va des plaines canadiennes au Golfe du Mexique, entre le Mississippi et les Montagnes Rocheuses.



La place des femmes dans une société semi-patriarcale

Bien que relativement patriarcaux, les indiens des plaines avaient conservé de nombreux usages matriarcaux. Ils étaient en général soit patrilinéaires mais matrilocaux, soit matrilinéaires mais patrilocaux : Sioux, Lakota , Dakota, Cheyennes, Comanches, Arapahos, Blackfeet, Nez Percé… Les femmes ont une place importante dans la vie des tribus : elles préparent le bison et s’occupent des enfants. Une mère peut avoir suffisamment d’influence pour dissuader son fils de partir à la guerre. Les femmes les plus habiles étaient admises au sein de sociétés particulières, elles seules étaient autorisées à fabriquer des objets religieux; celles-ci avaient un statut important au sein de la tribu. Cependant, il  existe un très fort tabou sur les menstruations. Si le sang féminin est jugé sacré, les femmes en période de menstrues s’enferment cependant dans  un tipi prévu à cet effet.

« Une nation n’est pas conquise tant que le coeur de ses femmes n’est pas à terre » – proverbe Cheyenne

Les squaw vues par les européens

« Ces chefs, au nombre d’une douzaine, n’avaient point amené leurs femmes, malheureuses « squaws » qui ne s’élèvent guère au-dessus de la condition d’esclaves. » – Jules Verne, Le Pays des fourrures, 1873.

Selon les européens, les indiennes des plaines étaient considérées comme des esclaves ou des domestiques des hommes de la tribu. Le tipi et les accessoires appartenaient à la femme qui devait le fabriquer, le transporter et le mettre en place. Avant d’avoir des chiens et des chevaux pour tirer leurs travois, c’était les femmes qui portaient l’équipement et les tipis. Les hommes tuaient les bisons et laissaient le soin aux femmes de dépecer, découper et curer la viande, puis ramener-le tout au camp. Elles montaient et démontaient les tipis, s’occupaient de faire la cuisine et du tannage des cuirs et des peaux. Elles faisaient aussi la cueillette, la pêche.


Elles confectionnaient tous les vêtements, fabriquaient les objets d’utilisation courante, y compris leurs habitations traditionnelles. Les indiens des plaines sont polygames, leurs épouses vivaient toutes ensembles en parfaite harmonie entre elles et avec leur mari. La raison de leur polygamie serait dû au fait que les tribus étaient constamment engagées dans des guerres. Le taux de mortalité aurait été très impressionnant ce qui aurait eu pour conséquence de laisser un grand nombre de femmes pour très peu d’homme (3 femmes pour 1 homme). Les hommes pouvaient avoir une douzaine de femmes, mais cela dépendait essentiellement de leurs moyens. Chaque épouse avait sa place assignée dans le tipi familial. Si elles avaient des enfants elles dormaient avec.

Les captives blanches

Selon les européens, elle était très souvent mal traitée parmi les indiens des plaines. Elle subissait les outrages et les caprices de chaque guerrier jusqu’à ce quils rentrent au camp, ou elle devenait la propriété de celui qui lavait initialement kidnappée. Les femmes blanches étaient néanmoins très prisée par ces indiens, a cause de leur valeur d’échange envers les blancs. Dans de rares cas, elles ont simplement été intégrées dans la tribu, elles devenaient une épouse parmi les autres.

Vidéo : Cinéma : « Little Big Man » avec Dustin Hoffman. L’homosexualité chez les Cheyennes.




La famille Sioux, matrilinéaire mais patrilocale et polygyne

La société sioux est principalement patrilocale : la femme suit son mari dans sa famille et on l’appelle wicoha. Pourtant c’est elle qui dirige le nouveau foyer et y fait la loi. Il arrivait qu’un homme trop pauvre pour satisfaire les besoins domestiques aille vivre avec le clan de sa femme, on le nommait alors wicawoha« homme enseveli ». Par contre l’appartenance au clan est matrilinéaire. L’origine du bébé est en effet plus sûre concernant la mère que le père. « Il sort de la bonne souche ». Les hommes n’ont pas beaucoup plus de pouvoir que les femmes car ces dernières ont un rôle, certes dans le couple, mais aussi économique. Il a existé des femmes chefs.

Le mariage Sioux, parfois forcé

L’amour n’était pas forcément le but recherché dans un mariage sioux. Souvent, il s’agissait d’une coopération pour élever les enfants et une association d’ordre économique. Le choix du futur conjoint se faisait plus par les parents de la fille et les deux parents choisissaient ensemble et se consultaient. Les deux jeunes gens avaient en général la possibilité de refuser une union. On n’imposait pas le mariage dans la majorité des cas. Cela va de pair avec l’éducation très libre donnée aux enfants sioux : ils font à peu près tout ce qu’ils veulent. La grand-mère, les grands-parents donnaient leur avis car les Sioux ont un très grand respect pour les anciens, ils ont plus d’expérience de vie, ils ont vu bien plus de choses. Les parents avaient plusieurs moyens de faire pression sur leur fille pour qu’elle se plie à leur décision ; mais parfois cela tournait au drame…. A la mort !


Source : Extrait du magazine geo-hist-matriarcat

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