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samedi 22 août 2015

La Déesse est présente dans tout le cycle de la vie


L’aspect triple de la déesse devient quintuple, l’étoile à cinq branches de la naissance, l’initiation, l’amour, la maturité et la mort. La naissance et l’enfance sont évidemment communes à toutes les cultures. Mais notre société n’a admis que récemment le fait que la phase de l’initiation, de la connaissance de soi, de l’acquisition du savoir, sont nécessaires aux femmes. Une initiation demande du courage et de la confiance en soi, qualités que beaucoup d’entre elles n’ont pas été poussées à souhaiter. Aujourd’hui, font partie de cette initiation : la carrière professionnelle, le tissu des relations sociales, la créativité. La vie qui nous attend ne peut être pleinement appréhendée que si cette phase initiatique est terminée et si on a développé son soi. 

La phase de l’amour est aussi décrite comme celle de la réussite, et est une partie hautement créative de la vie. Ce que l’on a appris est désormais au second rang derrière l’éveil du sens de la responsabilité. Ce que nous avons produit, que ce soit un enfant, un poème ou une organisation, commence à vivre sa propre vie. Quand ils seront indépendants le stade de la maturité est atteint. Avec l’âge vient une nouvelle initiation, une phase de réflexion, de moindre activité corporelle mais qui toutefois est d’une grande profondeur du fait de la nouvelle vision de la connaissance. Dans la religion de la grande déesse l’âge est considéré de façon très positive car c’est un temps où l’activité laisse place à la sagesse. Elle conduit à la dernière initiation : la mort. 

Ces cinq phases régissent notre vie, mais on les retrouve dans tout nouveau projet, dans toute nouvelle entreprise. Chaque livre, chaque tableau, chaque nouvelle carrière professionnelle est d’abord une idée. On passe par une période de crainte car nous sommes obligés d’apprendre de nouvelles choses. Quand on arrive à s’en faire une représentation, une forme de finalisation, on peut passer à la réalisation de l’idée. Elle devient indépendante : quand nous avons terminé, d’autres liront le livre, regarderont le tableau, mangeront le repas ou utiliseront le savoir que nous leur aurons communiqué. A travers cela nous avons grandi. L’idée (l’œuvre) meurt, nous pouvons débuter une autre œuvre. 




La Déesse est notre libératrice 

C’est à dire « la servir est parfaite liberté ». 

Elle est libératrice car elle se révèle dans nos plus profondes émotions et voyages intérieurs, qui toujours et inévitablement vont à l’encontre du système dans lequel ils sont censés évoluer. Elle est amour et colère, qui n’acceptent pas volontiers de se mouler dans le système. De nos jours l’esclavage peut se manifester dans les domaines du spirituel, de l’émotionnel ou du physique : l’esclavage qui nous fait prendre pour argent comptant des idées préconçues, une croyance aveugle ou la peur. La religion de la Grande Déesse réclame une liberté intellectuelle et du courage, celui de s’affirmer par ses propres opinions. Elle n’est pas une croyance figée et dogmatique, mais une croyance qui sans cesse se renouvelle à travers la joie et l’étonnement vis à vis du monde. 

Amour est la loi de la Déesse : l’amour physique passionné, la chaude affection de l’amitié, l’amour protecteur d’une mère pour son enfant, l’amitié profonde au sein d’un groupe. 

Dans la religion de la Grande Déesse l’amour n’est pas quelque chose d’immatériel ou de superficiel ; il est toujours spécifique, il compte des individus biens réels, et non pas une représentation floue de l’humanité. L’amour inclue aussi les animaux, les plantes, la terre elle même, « tout ce qui est » et pas seulement les êtres humains. Il nous inclue nous même avec nos faiblesses humaines. 

L’amour de la Déesse n’est l’objet d’aucune condition. Elle ne demande pas de sacrifice, et elle ne veut pas que nous sacrifions nos besoins ou nos souhaits humains. C’est une religion de l’acceptation de soi et non pas une religion dans laquelle nous nous mentirions à nous-mêmes. La religion de la Grande Déesse admet que chaque vertu devient un vice, si on ne la compare pas à son opposé : si la beauté n’est pas accompagnée de force elle devient insipide et sans vie. La puissance est insupportable si elle ne se compare pas à la souffrance. Le sentiment d’honneur devient de l’arrogance, s’il n’est pas contrebalancé par l’humilité. La joie devient superficielle si elle n’est pas teintée de crainte. 

Finalement nous comprenons le Mystère : que nous ne trouverons pas la Déesse hors de nous si nous ne savons pas la trouver en nous. Elle est aussi bien dans nous que dans toutes les choses qui nous entourent. Solide comme un roc, changeante comme l’image que nous nous faisons d’elle, au fond de nous. Elle est présente en chacun de nous, où d’autre faudrait-il la chercher ? 

La Déesse est « la finalité du désir », son but et son accomplissement. Le désir en tant que tel est considéré comme une représentation de la Déesse. Le désir est le ciment de l’univers, c’est lui qui relie l’atome et l’électron, les planètes et le soleil, et ainsi crée les corps et crée le monde. Suivre le désir jusqu’à son accomplissement signifie ne faire qu’un avec l’invisible, ne faire qu’un avec la Déesse. Nous ne faisons déjà qu’un avec elle, elle est en nous depuis le commencement. Ainsi donc l’accomplissement ne sera pas une occasion de satisfaction de soi, mais bien plutôt de perception de soi. 

Pour les femmes la Déesse est le symbole de leur moi profond, et de la force nourricière, guérisseuse, libératrice qui est en elles toutes. Le cosmos est une représentation du corps sacré de la femme. Toutes les étapes de la vie sont sacrées : la vieillesse n’est pas une malédiction mais une bénédiction. La Déesse n’enferme pas les femmes dans leur corps. Elle éveille en elles l’esprit, l’âme et les sentiments. A travers elle nous pouvons découvrir la force de notre colère et de notre agressivité, mais aussi la force de notre amour. 

Pour l’homme la Déesse n’est pas seulement la force de vie universelle, mais aussi sa part de féminité cachée. Elle personnifie tout ce que la société l’empêche de reconnaître. Sa première découverte de la Déesse peut donc sembler quelque peu stéréotypée : elle sera l’amante cosmique, la douce partenaire, celle que depuis toujours il désire, la muse, tout ce qu’il n’est pas lui même. Au fur et à mesure qu’il « guérit » il accepte sa propre féminité. Elle semble changer, lui montrer un nouveau visage, toujours lui tendre un miroir, dans lequel il voit ce qui lui semble si difficile à accepter. Il La poursuivra éternellement, car il verra ce qui lui semblait inacceptable. Il La poursuivra éternellement et Elle viendra à lui, et c’est en se tendant vers Elle qu’il grandira, jusqu’à ce qu’enfin il apprenne à La trouver en lui même. 


extrait du livre : La puissance de la Grande Déesse Chapitre V et VII


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