La femme
sauvage est une composante de la féminité, qui pour une femme ayant fait la paix avec sa masculinité, voit se déployer en elle, sa féminité. La « femme
sauvage » peut alors s'épanouir. Il s'agit d'un concept élaboré par Clarissa Pinkola
Estés qui est à replacer parmi les
autres concepts de la théorie dite de la psychologie
analytique.
Ce concept ne doit
pas être confondu avec un des archétypes de la part féminine anima de
l'homme : La Femme primitive. La femme primitive est une expression féminine à l'intérieur
de l'homme. Elle est à l'image de Ève,Vénus pour ces formes dites « positives » , mais
aussi les sirènes, ou les femmes fatales etc. pour ses formes dîtes « négatives ».
« La
complexité de la psychanalyse jungienne tient au fait que toutes les instances
psychiques sont en étroites relations les unes avec les autres. Décrire
isolément un concept donne de lui une vision forcément partielle car ne tenant
compte ni des rapports dynamiques avec les autres instances ni de l'ensemble du
système psychique. Tout est lié, tout est en mouvement. »
La femme sauvage articule : la part masculine et la
part féminine de la Femme
Le concept de
« femme sauvage » que Clarissa Pinkola Estés a mis au jour est
sans doute une restitution des plus novatrices de la psyché féminine de notre époque.
La « femme
sauvage » étant, la femme qui en paix avec son animus (le masculin
de la femme), aurait réussi à se libérer et à faire « jaillir »
naturellement la force et la puissance intérieure et profonde de la femme.
« Chaque femme
porte en elle une force naturelle riche de dons créateurs, de bons instincts et
d’un savoir immémorial. Chaque femme a en elle la Femme Sauvage. Mais la Femme
Sauvage, comme la nature sauvage, est victime de la civilisation. La société,
la culture la traquent, la capturent, la musellent, afin qu’elle entre dans le
moule réducteur des rôles qui lui sont assignés et ne puisse entendre la voix
généreuse issue de son âme profonde. »
Ce n'est qu'après
avoir compris le versant masculin que possède chaque femme, après l'avoir
accepté, et en le dépassant (la femme quitte par exemple une guerre
intellectuelle qu'elle mène depuis l'enfance) qu'elle devient femme pour de
vrai par un processus d'individuation.
« Pourtant, si
éloignés que nous soyons de la Femme Sauvage, notre nature instinctuelle, nous
sentons sa présence. Nous la rencontrons dans nos rêves, dans notre psyché.
Nous entendons son appel. C’est à nous d’y répondre, de retourner vers elle
dont nous avons, au fond de nous-mêmes, tant envie et tant besoin. […] La femme
qui récupère sa nature sauvage est comme les loups. Elle court, danse, hurle
avec eux. Elle est débordante de vitalité, de créativité, bien dans son corps,
vibrante d’âme, donneuse de vie. Il ne tient qu’à nous d’être cette femme-là. »
Cet animus (et même
pour certaines femmes simplement leur en parler ou évoquer le concept ou sa
définition) peut parfois être tout aussi « insupportable en elle »
que lorsque l’on parle à un macho de sa féminité ou de son anima. Pour ainsi
dire l’animus pose problème à l’animus car il n’y a pas socialement d’idée
préconçue sur l’animus … il oblige la femme à entrer dans un vrai dialogue, un
dialogue vrai ou dans un véritable travail sur elle-même.
Mais cela est
possible ; Clarissa Pinkola Estés ouvre la voie pour chaque femme, à se
découvrir et à découvrir une voie en elle qui propose finalement un dépassement
à l'alternative de Carl Gustav Jung sur l'animus :
« ... l'animus
est aussi un être créateur, une matrice, non pas dans le sens de la créativité
masculine, mais dans le sens qu'il crée quelque chose que l'on pourrait appeler
un logos spermatikos - un verbe fécondant. De même que l'homme laisse sourdre
son œuvre, telle une créature dans sa totalité, à partir de son monde intérieur
féminin, de même le monde intérieur masculin de la femme apporte des germes
créateurs qui sont en état de faire fructifier le côté féminin de l'homme.
C'est là l'origine de la « femme inspiratrice » qui, si elle est mal
formée, recèle aussi en elle la possibilité de devenir la pire des viragos ... »
L'invitation à se
découvrir
Clarissa Pinkola
Estés invite à la découverte de cette partie de l'être féminin propre à chaque
femme mais cette invitation n'est pas juste une connaissance intellectuelle de
plus, sur l'existence d'un concept ou des termes « femme sauvage »,
mais elle est une entrée dans un cheminement afin d'avoir conscience et de
ressentir cette force intérieure et cet état d'être, que toute femme peut
ressentir après un long et difficile cheminement.
Ce parcours et ses
processus ne concernent, a priori, pas les femmes sous emprise d'un archétype
puissant et restées « bloquées » à un stade de maturité
psychoaffectif antérieur, souvent à cause d'« un choc », d'une
personne « méchante » ou « destructrice » ou d'une enfance
malheureuse.
Cependant elles
peuvent y être aidées, lors d'une psychothérapie avec un(e) psychothérapeute
compétent(e), ayant lui(elle) même pu le vivre par une approche issue de
la psychologie
analytique.
Car dit-elle
« les loups, même malades, même acculés, même seuls ou effrayés, vont de
l’avant. […] Ils donneront toutes leurs forces pour se traîner si nécessaire
d’un endroit à l’autre, jusqu’à ce qu’ils aient trouvé un bon endroit pour
guérir et pour revivre. La nature sauvage va de l’avant. Elle persévère. »
Il s'agit pour la
femme de comprendre la puissance des archétypes (des figures masculines) sur
elle. Les figures masculines de la catégorie de l’Animus jouent le
même rôle chez la femme que l'anima sur l'homme.
C’est pourquoi on la nomme la part masculine de la femme.
Le processus d’individuation et l’acceptation de cet état de fait, aussi difficile pour
la femme que pour l’homme qui doit accepter sa féminité, conduit aussi à un
aboutissement de réalisation de soi par le processus d’individuation.
De la même manière
que l'homme rencontre la femme sage, une rencontre a finalement lieu, mais avec
l'homme sage.
Constituant l'animus, la part
masculine, de la femme on peut trouver :
·
1er niveau : homme primitif - par exemple Tarzan, l'athlète, Dionysos
·
2e niveau : homme séducteur - Par exemple Don Juan
·
3e niveau : homme d'action- Par exemple : Indiana Jones, un militaire ou un guerrier.
·
4e niveau : homme sage - Par exemple
un dieu père, un guide.
Chaque niveau
correspond a un niveau de maturité psycho-affective. Le dernier niveau est
l'accord entre son féminin et son masculin : La femme est dite alors
« femme libérée » ou « femme sauvage » car elle a fait face
à homme sage, sa force, sa
puissance intérieure émerge alors.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire