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dimanche 4 janvier 2015

LA PRETRESSE DE L’ESPACE



Mère nécessaire que je vois passer dans la rue, tendue de fatigues trop longues, mère laborieuse, crois en cet homme nouveau que tu tiens en ton ventre, ce preux, ce héros, ce chevalier sorti des gangues et des misères, étourdi de ce si long passage, grandi par cet impitoyable ouvrage entre le ciel et la terre pour quoi il a été choisi, lui, l'aura collée à la matière... et qui cherche son ciel, cet homme, à la sueur de son front, à la limpidité de son coeur, à la grandeur de son âme, à la lumière de son esprit.

Mère, c'est maintenant qu'il faut croire en ce temps de la lumière en premier, toi la formatrice de vie, le sacrer dès ton ovulation pour que ton oeuf en reçoive les premières traces, y croire pour cet enfant. Il vient ma mère par ton ventre charnel... mais sais-tu que ton amour peut, dès aujourd'hui, lui préparer l'espace.

Car cet espace tout autour de la terre ce n'est pas que du vent, des ondes électriques ou hertziennes, des rayons X ou gamma, de la lumière noire ou des ultra-sons, des circuits électroniques, des relais pour satellites, ou les engins de mort qu'y font tourner les fous. Cet espace c'est davantage encore. C'est le bain collectif de milliards d'humains qui y vivent nuit et jour, qui s'y prennent l'amour et s'en lavent les mains. Tout est lié dans la nature, l'air et le vent, l'eau et le sang. Dans la même chimie organique... Tout vit en chaîne de conséquence, continue et ininterrompue. Ce que nous mangeons et buvons, ce que nous respirons. Alors, ce que nous émanons! Nos auras émanées dans l'aura de la terre, du vent, des eaux et des rivières.

Toute la création n'est qu'une vibration, qui émane, rayonne, comme un grand champ ondulatoire, où nos propres ondes ébranlent un à un les atomes d'harmonie du ciel jusqu'à la terre...

Oui, nous sommes responsables de nos stimulations, de nos distorsions, de nos divagations, qui agissent sur les organisations des hautes atmosphères... Dans ce champ vibratoire, chaque principe y a son rôle. Le féminin est formateur à part Entière et la femme formatrice.
Par son immatérielle matière et son corps éthérique, elle participe des espaces subtils de la terre. Elle y émane ses qualités de cellule féminine, ses puissances de matrice capables d'appeler les hautes vertus du ciel pour leur donner forme. Elle peut si elle le veut attirer les éléments des mondes supérieurs pour les concrétiser et changer les saisons.

Ce pouvoir magnétique qui est le sien appartient à son destin biologique sexuel. Il l'inscrit en premier pour cette gestation de l'espace, comme on voit certaines femmes emplir par leur beauté les espaces de la rue ou les espaces du temps, qu'elles animent, exaltent, stimulent, ressuscitent, capables de phénomènes de haute magie, sur tout ce qui est vivant. Ce pouvoir du féminin absolu était connu dès l'Antiquité. Salomon nous en a laissé la trace. Il est de  nouveau porté par les courants du Verseau.

Je crois à cet avenir où le féminin nous apprendra un autre espace du temps, non dans un féminisme autoritaire, justicière, fonctionnaire, comme trop souvent aujourd'hui, mais dans l'aura de son regard, de sa voix, et de son geste clair. La femme réinventera l'espace de nos fraternités, de nos marchés communs où nous séparent encore nos vieilles mentalités. Elle réinventera l'accueil aux portes des maisons, à l'entrée des congrès, le rendra synarchique comme un seuil solaire. Pour préserver le jour, nous délivrer d'une guerre...

Si ce matin elle ose ce regard sur elle-même. Si, seule, en ouvrant sa fenêtre, elle ose s'offrir en toute intimité à la tendresse des choses, comme si un cordon de lumière reliait sa mamelle à la mamelle du monde. Comme si entre le ciel et elle, en toute nudité, s'engageait une histoire secrète, réelle, animant. Comme si, tout ensemble, et les chaleurs du jour et celles de son coeur s'accordaient pour s'ouvrir aux musiques des sphères, lui montrant que ces vagues aquatiques, ces courbes océaniques, cette vibration organique qui l'immergent, lui viennent des horizons solaires. Si elle osait ce soir, là au creux de son ventre, y retrouver ses mémoires anciennes, et tout en respirant, et tout en vibrant, et tout en aimant, et tout en même temps, y vivre dans l'âme des étoiles jusqu'à l'infini du possible, jusqu'à devenir flamme, et s'étendre en lumière aux confins zodiacaux des hommes et des humanités.

Si elle osait son rôle, là au creux de sa vie, se lier aux quatre coins du ciel, qui ont nom Gabriel, Raphaël, Ouriel et Mikhaël... Et y porter l'amour, comme le jour porte la lumière. Qu'elle ose se dire enfin «ce soir-je suis enceinte  d'amour»...

Que cet amour emplisse les espaces, afin qu'elle ne se sente plus jamais stérile, mais toute utile de l'univers et des hautes atmosphères de notre planète bleue. Si elle osait ce matin, cette prêtrise de l'espace comme prix de la paix, alors, avec elle, je me ferais femme et dans mon féminin je m'illuminerais dans la présence de ces êtres fabuleux qui ont porté l'espace. Je m'inscrirais comme amante dans ce chapelet flamboyant d'hommes nouveaux, ces Chevaliers d'Aour, ces fils de la lumière, ces hommes solaires: Rama, Krishna, Hermès, Moïse, Lao-Tseu, Confucius, Orphée, Pythagore, Platon, Jésus... Alors j'aurais peut-être une idée de l'homme nouveau et de la grandeur d'être femme...

extrait de LE POUVOIR FORMATEUR DE LA FEMME

Par Pierre C. Renard 1996

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