Il suffirait d'offrir une rose à une
mère. Elle se comprendrait dans sa gestation. Car, comment cette fleur s'y
prend-elle pour émaner ses parfums, pour rayonner ses couleurs, pour former
cette émouvante corolle de pétales, sinusoïdale! Puise-t-elle ces éléments dans
la terre, noire, épaisse, lourde! Et, si elle ne les puisait que dans la terre,
comment se fait-il que celle-ci ne se creuse pas du même volume de saison en
saison? Pourquoi de plus, cette terre ne peut-elle porter ses roses que
lorsqu'elle-même est vibrée par les rayons solaires?... Des réalités!
Il est vrai qu'elle est bien visible
cette vibration tellurique et fécondante au moment chaud de la belle saison...
Un homme peut le dire, près d'une femme il ressent semblable vibration qui
paraît jaillir de ses seins, du giron merveilleux. Il s'en trouve stimulé, ou
délicieusement apaisé. Cette atmosphère féminine l'attire. Il la recherche.
Elle l'enveloppe. Le forme. Le fait homme. Le charme. Dans cette quotidienne expérience,
l'homme apprend que cette vibration féminine varie elle-même dans son intensité
selon la morphologie érotique de la femme, sa structure sexuelle, le cycle de
son ovulation, la compréhension qu'elle a de sa propre sexualité, et la vie
qu'elle mène. Elle lui apparaît bien appartenir à la cellule sexuelle féminine,
l'attractive, la formatrice de vie.
Le petit spermatozoïde a déjà vérifié
cet état vibratoire du féminin. Il en a été absorbé, ceinturé par l'ovule. La
femme enceinte accélère ce processus biologique, du fait de son état. Elle
s'ouvre par ses mille milliards de cellules, pour attirer les éléments
formateurs de son enfant et les ceinturer en son sein. Elle en devient matière
première. La mater!
C'est sur cette réalité concrète de la
«matière dont toute chose est nécessairement faite» que nous ouvrons nos
ateliers. Non pas la matière minérale, ou végétale, ou animale, ou
intellectuelle. Mais la matière première substratum de la matière telle qu'elle
nous apparaît. Car il faut bien un appui, une matière pour «former» quelque
chose. Celle qui constitue l'enfant ne serait-elle qu'enzymatique et
protéinique! N'est-elle pas d'abord la matière première vivante!
Ce mot matière n'étant évidemment pas
compris dans l'acception commune de substance dense qui tombe sous les sens,
mais dans sa signification étymologique de «matériau de construction»: matière
première, base de toutes les forces, les puissances, les vertus, les pouvoirs,
les organisations dont sera fait ton enfant. Les particules que nous en
connaissons sous leur aspect biochimique, à travers les quatre éléments, ne
sont que des manifestations grossières de cette matière première,
nécessairement subtile puisqu'elle n'est pas encore en forme et va donner forme
au vivant. Matière non matérielle, spirituelle, vibratoire donc. La vibration
désignant le mouvement d'oscillation des particules de cette matière.
Les pétales, la couleur, le parfum de la
rose, sa vie sur sa tige constitue sa matière première. On peut dire que la
femme dans son désir de s'habiller, de se maquiller, de se parfumer en fleur,
ne veut qu'exalter cette matière nécessaire qui émane d'elle, et dont la
vibration est spécifique, puisqu'elle ne s'accorde pas à n'importe quelle
couleur ou n'importe quel parfum, et s'épuise dans la fatigue... Mais il n'est
pas que cette matière féminine, sexuelle, ce sex-appeal. Il y a tous les aspects de la mère maternelle en gestation qui
représentent tous les états vibratoires de cette matière première vivante:
cosmique, éthérique, aquatique, organique, imaginant; où l'amour comme le sang
sont des matières premières. C'est dans cette réalité concrète, rassurante, non
culpabilisante, aussitôt comprise par les mères puisqu'elles la portent, que la
«galvanoplastie spirituelle» se développe comme science exacte de la matière
vivante, où l'esprit «descend» pour vivifier la matière de l'hypogastre
maternel où se forme l'enfant. Dire: la
mère est matière première ce n'est donc pas vouloir l'emprisonner dans une
morale arbitraire, non plus l'imposer d'une fantaisie patriarcale
supplémentaire, tout au contraire, c'est la délivrer dans ses splendeurs, la
restituer à part entière, comme écrit dans le Sceau de Salomon: le féminin, la
matière réceptive attirant le masculin, le feu!
C'est une femme enceinte, oui, mais
c'est une immatérielle matière comme à l'aube on la sent, à l'approche du
matin. C'est quelque chose de fabuleux, de généreux, de fantastique, qui
devrait effacer les peurs du monde. C'est davantage que d'aller dans la lune! C'est une
femme magnifiée qui vient de consacrer son ovule. C'est la terre qui se lève avec ses eaux et ses rivières pour
s'offrir, vibrante, au mouvement de la vie.
Ce mouvement de vie s'inscrit dans cette
matière maternelle dans une logique analogique si rigoureuse que le grain
planté, le petit spermatozoïde, a l'exacte forme en mouvement de la gigantesque
comète qui traverse le ciel, avec sa tête énorme et sa longue queue d'étoiles,
et est constitué des mêmes éléments.*
Le même air de famille! L'humain, le virus, le dinosaure et le petit lapin le
cul dans la bruyère: les mêmes éléments! La même matière première! Ce langage
chimique qui par l'ADN va coder les molécules du corps de l'enfant, cette
protéine, est une formation de l'espace.
Nous ne vivons pas dans un système clos,
une clinique, mais dans un océan de vie cosmique dont la mère en gestation est
l'authentique reflet vibratoire.
* (Tout le système solaire se déplace selon cette onde
sinusoïdale, vers le point Apex.)
extrait
de LE POUVOIR FORMATEUR DE LA FEMME
Par
Pierre C. Renard 1996
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire