La
peinture et la Déesse…
Comment
sont elles entrées dans ma vie ?
Pour la
première, la réponse est aisée. D’aussi loin que je me souvienne, la peinture
(et le dessin) ainsi que la lecture ont toujours été mes activités
prioritaires. Je dirais même, celles dont mon budget a le plus à souffrir,
encore aujourd’hui ! Il m’est impossible de vivre sans livres et sans outils
artistiques, le reste pouvant toujours attendre…
Je me
dois de faire un petit détour par mon enfance. Une enfance privilégiée de fille
de paysans, solitaire mais vivant dans un espace empli de magies naturelles et
comblant abondamment ma solitude par un monde intérieur riche, lui-même visité
par les fées. Quoi qu’il en soit : nature, lectures, solitude sereine, magie,
peinture…
Même si
par la suite, la vie m’a éloignée physiquement et socialement de cet univers,
il était évident qu’il était ancré en moi à jamais. Je n’ai pas eu l’occasion
d’entreprendre des études d’art. Je suis une totale autodidacte.
Avant
de peindre mes images intérieures, j’ai beaucoup regardé et collectionné celles
des autres, et j’ai lu : des romans, des essais. Sur les religions, le
symbolisme, le mysticisme, l’alchimie, les mondes parallèles, la spiritualité…
Toute une littérature qui m’a peu à peu guidée vers cette voie sur laquelle je
cheminais, sans le savoir, depuis l’enfance.
En ce
qui concerne la peinture, je peux dater précisément le moment où je suis passée
du paysage et de la nature morte classiques, à une forme d’expression qui soit
un véritable langage pour moi : c’était en 2004, au début d’une période qui
s’avérait déjà douloureuse et qui allait se poursuivre encore longtemps. J’ai
découvert les mandalas. Quelle révélation me direz-vous ?! Une forme d’art
plurimillénaire, il était temps !
Quoi
qu’il en soit, j’étais lancée. Je pouvais, par le biais de symboles universels
et par ceux qui m’étaient propres, parler de moi-même et me présenter au monde.
Partager, enfin. A cette époque je travaillais comme éducatrice auprès de
personnes très lourdement handicapées pour lesquelles j’animais un atelier de
peinture. Là aussi, ma pratique en a été transformée. J’ai dû cesser de
travailler pour des raisons de santé. Au plus profond de ma détresse, je
peignais. Paradoxalement, mes toiles étaient aussi colorées que mon esprit
était obscurci. Quelqu’un, un jour, m’en a donné une description qui résume
bien ce qu’elle représente de moi-même : lumineuse, féminine, sensuelle et
mystique.
Tout à
coup, comme les deux mains se joignent naturellement pour la prière ou pour
l’émerveillement, ma peinture et ma Dame se sont réunies en moi. Je L’ai vue ,
même dans les toiles qui ne la représentaient pas directement (d’ailleurs, il
n’y a qu’une seule et unique toile la dépeignant en personne). J’ai retrouvé la
petite fille tapie au fond de moi, qui parlait aux fées dans les bosquets, j’ai
senti la mère que je suis, soudain gonflée de fierté par sa fertilité et la
beauté de ses enfants et dorénavant, j’observe avec intérêt cette vieille femme
qui pointe doucement le bout de son nez. Je veux peindre le Dieu dans sa force
sauvage, le Petit Peuple s’affairant sous nos yeux aveugles, l’Arbre, fils de
la Terre et du Ciel , la Lune, ma soeur, qui m’accompagne aussi depuis
toujours, le cycle de l’année, la Vie…
La
Déesse n’est pas le sujet central de ma peinture. Mais Elle est Celle qui la
guide.
La galerie d’Omentie : http://omentie.unblog.fr/
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