La pornographie évoque la véritable
misère sexuelle sous les formes les plus divers de fantasmes purement
masculins. La femme, ici encore, fait une fois de plus les frais de leur
imagination débordante. Elle devient le gadget dont on se sert sans retenue pour
la rabaisser au rang de l’espèce animale. Elle devient le trou, la poupée
gonflable, bref le jouer de l’homme. Rien dans la pornographie ne rappelle
l’amour humain tel que nous le différencions de celui des animaux. Ici, point
de caresses point de tendresse, de douceur, et surtout point de respect pour la
femme. Pour elle, du mépris seulement.
A l’origine de tout cela on trouve,
force nous est de le répéter, les prétendus besoins sexuels de l’homme, si
forts. En tout cas, nul amour n’est à l’origine de ces manifestations sexuelles
dans la pornographie quelle que soit sa forme. Dans ce cas comment pourrait-on
nous faire croire à une quelconque valeur dans ce domaine et par conséquent à
l’utilité de la pornographie, toute entière ?
La pornographie, telle qu’elle existe
depuis des siècles, émane de l’homme pour l’homme contre la dignité de la
femme.
Au travers de la personne des actrices
de ces films, ce sont toutes les femmes qui sont insultées du même coup. En
affichant de tels fantasmes l’homme considère que toutes les femmes éprouvent
les mêmes besoins sexuels, les mêmes besoins qu’eux en tout cas. Une fois de
plus ils se trompent et nous affirmons avec force que notre sexualité n’est pas
celle qu’ils pensent.
La pornographie, non seulement, ne répond
pas aux besoins de la femme, mais elle la dessert en la décrivant telle que les
hommes se l’imaginent sous l’aspect le plus grossier. Quant à l’homme lui-même, il ne saurait trouver là l’amour
qu’il recherche, en tout cas dont il revendique le besoin, car l’image qu’il
reçoit en échange de quelque argent et qu’il a lui-même créée par abus de
pouvoir sur la femme ne fait que lui refléter sa pauvreté sexuelle et sa
difficulté à établir des relations heureuses entre la femme et lui.
Ce n’est donc pas en continuant
d’autoriser la pornographie qu’on évoluera sainement en matière de sexualité,
et ce n’est pas grâce à elle non plus, que la femme pourra être reconnue comme
un être humain à part entière et non comme un objet qu’on exhibe comme étant de
nature à inciter à la débauche… de l’homme, comme par hasard. Seule une
éducation sexuelle donnée progressivement au fur et à mesure des
transformations naturelles (puberté par exemple) et dans laquelle filles et
garçons seraient également concernés démontrerait l’inutilité des recours
pervers que la pornographie nous montre depuis des siècles.
Siècles d’esclavage profondément
avilissants dont nous, femmes, avons fait les frais parce que soumises
insidieusement et depuis toujours à la loi mâle patriarcale.
extrait
de CHOISIR LA CAUSE DES FEMMES
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