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vendredi 2 décembre 2016

Le mystère du prêtre habillé en femme


Dans de nombreuses cultures et traditions, telle la procession celtique de Beltaine, le Grand Prêtre, ou les prêtres sont souvent représentés portant des vêtements de femmes. De nos jours, la signification et le symbolisme sont occultés par les stigmatisations sociales et toutes les définitions mouvantes de la masculinité au sein des cultures et sociétés. Cependant, pour vraiment comprendre les mystères du Prêtre revêtant des vêtements féminins au sein des traditions celtiques, il faut comprendre quelques bases.



Dans le fonctionnement de la dualité celtique et dans les mythes suivants, la femme donne le pouvoir à l’homme. On retrouve un exemple de ce type dans le mythe arthurien de la Dame du Lac donnant Excalibur au roi Arthur. La mère celte élève son fils et lorsqu’il est en âge de rejoindre la compagnie des hommes, elle lui attribue le pouvoir en l’armant et en le livrant à la compagnie des hommes.

Ce concept, toutefois, est difficilement acceptable pour la perception sociale actuelle de certains hommes et de certaines femmes qui se cramponnent à la conception selon laquelle un homme se suffit à lui-même. Puis, se suffisant à lui-même, il choisit son épouse et ses terres sur lesquelles gouverner et les gouverne totalement. Toutefois la mentalité celtique ne suit pas une conception aussi linéaire, mais plutôt labyrinthique ou en spirale. Les deux aspects dansent ensemble du début jusqu’à la fin. Il n’y a jamais vraiment de pouvoir « compétitif », mais l’exhalation respective des genres se complétant l’un l’autre. L’autorité acquise par un genre sur l’autre ne constitue pas vraiment une autonomisation, mais plutôt un vol temporaire de pouvoir qui se dissipe rapidement. Même Camelot, la ville d’Arthur, est tombée après avoir été séparée de l’aspect féminin.

Ceci ne signifie pas non plus que l’aspect féminin domine l’aspect masculin. Bien que l’aspect féminin donne le pouvoir à l’aspect masculin, il doit prendre ses responsabilités et utiliser son pouvoir de la manière de son choix, qui devrait renforcer mutuellement le pouvoir du féminin de protection et favoriser un environnement de développement approprié pour que le féminin se fortifie également. Alors ils se réunissent tous deux et reflètent les forces créatives de l’univers et du Grand Esprit d’où viennent toutes choses.

En d’autres mots la femme choisit soigneusement le bon homme à qui donner du pouvoir, et alors cet homme adopte « l’épée » et utilise le pouvoir qui lui a été confié avec espoir, de façon productive et prospère. Cependant, s’il n’est pas utilisé pour le plus grand bien, l’aspect féminin l’abandonnera, et avec le temps les capacités qui avaient été données à l’homme se dissiperont. Il ne peut procréer seul. Il peut créer une princesse de fleurs comme Bloudewedd ou Gwenhwyfar (« Guenièvre »), telle une perception contrôlable de ce qu’il veut voir dans l’aspect féminin, mais étant faite par des hommes elle ne procrée pas, n’ayant pas l’essence totale de l’aspect féminin, mais seulement les aspects que l’homme souhaite garder sans les autres images féminines qui donnent des pouvoirs à la femme et rendent une union productive.

C’est pour cela que Beltaine est un festival crucial pour les celtes. C’est pendant Beltaine que l’aspect féminin éclipse l’aspect masculin et lui attribue des pouvoirs avec son essence créative de sorte qu’il puisse aller de l’avant pour enfin se manifester. L’essence de la Déesse couvre le Dieu et lui donne des pouvoirs afin qu’il puisse perpétuer la créativité qu’elle lui a transmise, et faire croître la végétation. Là où Il tombe à l’automne, Elle est la gardienne des forces régénératives de la nature, jusqu’à ce qu’Elle les lui redonne après sa renaissance au Yule suivant Beltaine.

Ainsi, au cours de Beltaine, les prêtres revêtiront souvent des habits de femmes pour symboliser et encourager cette pollinisation croisée des forces créatives de la femme à l’homme. Dans les traditions celtiques l’homme vêtu en femme est souvent honoré comme représentant de tous les autres hommes. Il est prêt à être surpassé par l’aspect féminin, et ainsi celui-ci est communiqué à l’aspect masculin de la Tribu, du Clan, des Terres.

Après la procession où il a « courtisé » l’aspect féminin pour qu’il lui donne des pouvoirs, il reprend alors l’aspect masculin pour le fertiliser comme il a lui même été fertilisé.


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