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samedi 30 janvier 2016

A l’arrivée du fleuve rouge

Chez certaines femmes, les règles douloureuses ou trop abondantes surviennent tous les mois comme une tempête, un raz de marée, un cyclone, une inondation, une emprise. Une intrusion interfère dans leur petit bassin, les accapare, elles en sont tributaires. Pour d’autres femmes, à la place des douleurs de ventre, elles ont de terribles migraines.


Ces douleurs leur tombent dessus, handicapent leur vie plusieurs jours par mois, prennent beaucoup d’énergie, rendent leur vie fatigante pour elles-mêmes et leur entourage. À ma génération, l’explication la plus courante qu’en donnaient les mères était : « C’est normal d’avoir mal, ça passera quand tu auras un enfant. » Ce qui est loin d’être vrai. À leur époque, l’instruction de ce qu’étaient les règles n’existait pas. Rares étaient celles qui prévenaient leur fille de l’arrivée de l’événement. On l’a vu avec la mère de Nathalie qui, n’en sachant rien, a cru qu’elle était en train de mourir.
Voilà quelques-uns des propos tenus par les mères de mes clientes à l’arrivée de leurs règles :
« Mais ce n’est rien du tout ma chérie ! »
« Tu es grande, tu deviens une femme et tu seras toujours malade. C’est normal. »
« Fais attention maintenant, tous les hommes sont des salauds ! »
En se mettant à pleurer : « Ma pauvre petite fille. »
« Mais qu’ai-je fait pour avoir une fille qui souffre tant ? »
« Mon Dieu, mais vas-tu t’arrêter de grandir ! »
« Ben, qu’est ce qu’elle t’a dit la maîtresse ? »
« Tiens, tu feras tremper tes serviettes dans le bidet. »
« Désormais tu es une femme : fais attention ! »
« C’est la fin de ta liberté. Tu n’auras plus le droit de sortir. »
« Déjà ! Toi, encore si petite .»
Comment, avec de telles paroles, ces jeunes filles pouvaient-elles considérer l’arrivée de leurs règles comme un avènement positif dans leur nouvelle vie de femme?
Quelques-unes, plus nanties, étaient fêtées, mais elles peuvent se compter sur les doigts de la main. « Nous étions cinq dans la famille, pour les filles, quand nous avions nos règles, nous avions droit à un cadeau de notre choix, que nous allions acheter avec les parents. J’ai choisi une large ceinture avec un beau médaillon. »  Dans un monde où nous avons perdu l’usage des rituels de passage pour célébrer l’avènement, voilà comment propulser sa fille dans un avenir adulte.
Il est important que les jeunes filles soient prévenues de l’arrivée de leurs règles, non seulement qu’elles sachent ce qui va leur arriver physiquement, mais aussi ce que représente et implique cette nouvelle situation. Physiquement, elles vont saigner tous les mois par leur sexe, le sang vient de l’utérus et s’écoule par le vagin. Il n’y a pas à en être gênée ou honteuse : c’est le fonctionnement physiologique du corps de la femme pendant sa période de fécondité quand elle n’est pas enceinte. Ce n’est pas du « vieux sang », sale et dégoûtant ; c’est une muqueuse gorgée de sang précieux, puisque c’est lui qui nourrit la vie de l’oeuf fécondé avant que le placenta soit organisé  et qui s’expulse lorsqu’il n’y a pas eu de fécondation. Il faut bien sûr être préparée à cette émission de sang. De nos jours, il y a effectivement tout ce qu’il faut pour se « protéger », ce dont les médias nous informe largement. L’essentiel pour cette jeune fille n’étant toutefois pas de faire face aux saignements, mais de réaliser qu’elle passe dans un nouveau fonctionnement.
À l’arrivée des règles, les jeunes filles devraient être honorées et accompagnées sobrement par leur mère. Ces dernières devraient « marquer le coup » et leur souhaiter une vie de femme heureuse. Il n’y a ni à cacher l’événement, ni à ameuter la terre entière, mais c’est l’occasion de raconter, comment cela s’est passé pour elle-même et les autres femmes de la famille. Les mères devraient cesser d’ignorer que leurs filles ont besoin de savoir ce qu’a été la vie sexuelle des femmes qui les ont précédées. L’arrivée des règles offre ainsi l’occasion à la mère de raconter à sa fille sa propre vie de femme. Or lorsqu’elles ont elles-mêmes été traumatisées par l’arrivée de leurs règles, les mères ne savent pas dire simplement à leurs filles qu’elles grandissent et qu’elles auront à les quitter pour devenir des femmes. Ce n’est pas qu’elles veuillent brimer la sexualité de leur fille, c’est qu’elles ne savent pas parler simplement de leur propre sexualité, car la sexualité n’a pas été simple pour elles. Elles ne savent donc pas dire à leurs filles qu’elles sont elles-mêmes des femmes. Et lorsqu’elles ont été malheureuses dans leur vie de femme ou de mère, elles n’ont même pas l’idée de lui souhaiter d’y arriver mieux qu’elles. C’est pourtant la seule façon de permettre à la fille de gagner du temps et d’oser dépasser les difficultés de sa mère.
Sans la moindre parole maternelle, les filles se retrouvent automatiquement prises dans les filets ancestraux d’écueils insaisissables qui les dépassent et les immobilisent. Il est très difficile pour une fille d’arriver à faire mieux que sa mère si celle-ci ne lui en donne pas l’autorisation. Il faut toutefois que cette autorisation soit réelle, ressentie, que ce soit une parole qui raconte, une parole du cœur, une parole affective dans laquelle la mère dise sa vérité. Car si cette parole est vraie, elle renforce la sécurité de base de la fille. À l’image des fondations d’une maison qui permettent d’élever sa structure, ces informations participent à la consolidation des fondations de la fille. Elles s’intègrent en elle et consolident son socle de future femme. Elles s’impriment dans les cellules de son corps et de son sexe, et la fille, ainsi au courant de son histoire singulière, peut aborder sa vie future.
Lorsque les mères se comportent ainsi, cela a un autre avantage :c’est de leur permettre d’intégrer que leur fille a grandi et qu’elles ne peuvent plus la considérer comme leur petite fille. Les mères ont aussi besoin de se séparer de leur fille, de pouvoir s’en détacher. Être heureuse qu’elle aille bien et grandisse est une chose, c’est le plaisir d’avoir accompli sa mission, sa fonction de mère ; se détacher d’elle et lui faire confiance, en sachant qu’elle n’a plus besoin d’assistance, est une autre chose. C’est cependant aussi la mission du statut maternel. Les mères ne doivent pas s’accrocher à leurs enfants. Cet accrochage ralentit leur croissance. Si elles sont malheureuses ou se sentent lâchées, les filles, pour les soutenir, restent fixées à leur mère et ne peuvent plus s’occuper de leur vie à elles. Les mères doivent apprendre à ne pas avoir besoin de leurs enfants pour vivre, elles doivent inventer autre chose pour se dynamiser. C’est une véritable conversion, ce n’est pas toujours aisé dans la mesure où la fonction maternelle étant d’assister, nourrir et soutenir l’enfant tant qu’il n’est pas capable de le faire seul, elles ont voué toute une tranche de leur vie à cette tâche nécessaire, sans avoir suffisamment prévu que cette période était transitoire et ne durerait pas toute la vie.
Il existe aussi des mères qui n’ont pas pu trouver la disponibilité totale qu’implique la fonction maternelle. Ayant, elles-mêmes, manqué soit de modèle, soit de forces maternelles, elles n’ont pas pu contenir et soutenir leur enfant dans ses nécessités. Trop agitées ou trop fragiles, ces « mères-enfants » ou ces « mères-absentes » se sont retrouvées phobiques de la fonction maternelle. Elles se sont lancées frénétiquement dans une autre activité et n’ont pas été présentes. Elles ont lâché trop tôt leurs filles qui, perdues, ont été obligées de faire face à ce manque de soutien, en inventant des systèmes de survie pour ne pas s’écrouler. Ayant manqué de sécurité de base, ces jeunes filles risqueront plus tard de manquer d’attention à l’autre, puisque elles-mêmes n’ont pas été considérées comme  elles en auraient eu besoin. Elles évoluent ainsi, sans arriver à savoir si elles existent vraiment. Ces jeunes femmes demanderont alors beaucoup à leurs hommes tout en les négligeant, comme s’il s’agissait pour elles de rattraper un manque.
Extrait de l’article de Danièle flaumenbaum

Ouvrages références :
1.  crypte : L’écorce et le noyau. Nicolas Abraham et Maria Torok qui les premiers ont nommé la notion de fantôme
2.  Des mots pour le dire : Marie Cardinale.

3.  Nicolas Abraham, L’écorce et le noyau, Aubier-Flammarion, Paris, 1978.

L’énergie féminine de notre âme

L'énergie féminine est une force primordiale de la création, une partie fondamentale de Tout ce qui est. Elle donne naissance à la vie et s'écoule en chacun de nous. Sans elle, nous n'existerions pas en tant qu'âme ni en tant qu'être humain.




Nous avons tous choisi d'être ici sur terre pour donner forme à l'énergie de notre âme.

Toute âme a accès à la fois à l’énergie masculine et à l’énergie féminine.

L'énergie féminine est naturellement encline à se tourner vers l'intérieur, vers la dimension intérieure des choses. Elle est reliée aux émotions, à l'inspiration et au fait de transcender les frontières pour se connecter aux autres.

Notre énergie féminine est le pont qui nous relie à notre âme. Elle est la source de toute inspiration et nous devons réapprendre à être en relation avec elle.

Permettre à l’énergie féminine de revenir en nous c’est permettre à l’amour de recommencer à couler en nous avec abondance. C’est retrouver une sagesse et une sécurité, dont nous n’avons même plus idée dans la plupart des cas tant nous nous sommes éloignés de l’essence de cette énergie.

La peur  n’est rien d’autre que l’absence de l’énergie féminine. Permettre à l’énergie féminine de revenir en nous, c’est recommencer à communiquer avec notre âme et rouvrir la porte à notre propre savoir intérieur, à notre sagesse profonde et comprendre notre raison d'être ici.

La maternité est un aspect essentiel de l'énergie féminine : la mère est considérée comme l'aspect de la nature qui donne la vie, qui nourrit et protège. Elle est beaucoup plus paisible, beaucoup plus puissante, beaucoup plus aimante. C’est l’amour de notre âme qui s’exprime au travers de cet aspect et nous porte à vivre l’énergie de la  « Mère universelle » qui se manifeste par l’éveil d’un sentiment maternel tourné vers l’univers entier. Quand il s’éveille, ce sentiment maternel fait jaillir amour et compassion envers non seulement ses propres enfants, mais envers tous les êtres, les animaux, les plantes, les arbres, etc. C’est un amour qui s’étend à toute la Nature, à tout le cosmos. C’est l’énergie de la compassion.

Homme ou femme, toute personne qui a le courage de dépasser ses limites, peut parvenir à l’état d’amour et de compassion de la « Mère universelle ».

Combinée à l'énergie masculine, qui elle, est naturellement encline à extérioriser, à amener ce qui est à l’intérieur dans le monde, elle mène à la plus haute forme de créativité. L'équilibre entre les deux nous permet de réaliser notre potentiel le plus élevé.

Tobias, Maître de Sagesse s’exprimant à travers Geoffrey Hoppe du Cercle Cramoisi nous dit dans l’un de ses messages sur les énergies : « Vous avez temporairement fusionné avec votre corps pour une certaine raison. Vous êtes ici parce que vous voulez être ici. L'énergie féminine fluide et illimitée voulait danser avec l'énergie masculine de la manifestation et de la forme. L'énergie masculine permet à l'âme  d'expérimenter cette réalité physique spécifique et d'y entrer. Elle aide l'âme à s'exprimer de façon créative dans ce royaume particulier de la terre. Les énergies masculine et féminine sont les blocs de construction  de la création et si toutes deux jouent ensemble en paix et dans la joie, elles enfantent la beauté et l'accomplissement. »

Kryeon, autre Maître de sagesse, s’exprimant à travers le channel Lee Carroll, parle beaucoup des douze couches d’ADN dans ses messages, la onzième couche étant celle de « la sagesse de la divinité féminine ». Qu’est-ce donc que cette sagesse du féminin divin ? La compassion divine qui se trouve à l’intérieur, dans le cœur, de chaque Être Humain.

La compassion nous relie à Dieu. C’est l’énergie de notre propre Divinité intérieure.

« C’est le visage de Dieu, c’est-à dire, votre propre visage ! Le Dieu Tout-Puissant, en vous, est ce que les gens voient quand vous êtes compatissants. C’est ce que les gens voient quand vous exprimez l’amour inconditionnel. […] À ce moment-là, Dieu est vu sur chaque visage. Les guérisons commencent à se réaliser et les solutions aux problèmes commencent à arriver. C’est là où vous commencez à semer les graines de la Paix sur Terre » nous dit Kryeon. C’est le niveau de la douzième couche d’ADN. C'est l'expérience du Bouddha en nous (tous les Bouddhas sont au départ des êtres comme nous qui, en suivant la voie, sont devenus des Éveillés).

Ceux qui  sont à nouveau connectés à l’énergie féminine de leur âme sont reconnaissables à l’équilibre que l’on sent en eux, à la gentillesse, la chaleur et la douceur de leur regard et de leurs paroles. A leur simplicité. A leur clarté. Ils ont tendance à s’incliner vers celui avec lequel ils parlent. Ils rient facilement. Tout est toujours bien pour eux. Ils semblent être particulièrement en paix et heureux de vivre. Ils ont un charisme tout à fait particulier.

L’ère que nous vivons requiert vraiment que nous nous acheminions vers le désir de retrouver cette sagesse en nous, de nous retrouver.

 Michèle -  Et que la Lumière soit

 Au Coeur de Soi http://www.au-coeur-de-soi.net

mercredi 27 janvier 2016

Historique des sorcières


L'origine des sorcières vient de l'antiquité la plus reculée. Elles tiennent donc une place considérable dans l'histoire humaine. Il m'est impossible, dans le cadre relativement restreint de cette page, de passer en revue tout ce qui touche à l'histoire de la magie et à l'origine des sorcières. Je parlerais donc de l'époque où la "justice" des hommes persécuta les sorcières avec des méthodes des plus contestables.



C'est une étrange et sombre histoire que celle des procès des sorcières, qui abondent vers la fin du moyen âge et surtout à partir de l'an 1300. Pour comprendre l'importance de cette traque aux sorcières, il faut se figurer ce qu'était la mentalité de l'époque. Il faut se souvenir qu'à l'époque le "diable" faisait, si l'on peu dire, partie de la vie quotidienne du peuple, et était considéré comme une personnalité réelle et agissante. La "justice" ecclésiastique fut l'une des premières et des plus impitoyable à agir. Encourageant la dénonciation et la répression des sorcières. Après un procès fallacieux et de nombreuses tortures, elles finissaient au bûcher ! Mais quels crimes avaient-elles commis pour mériter cela ? L'église leur reprochait, bien sûr, de blasphémer et d'avoir renié Dieu. Mais le problème était beaucoup plus profond que ça !

Les responsables religieux de l'époque avaient surtout peur. Force étant de constater que les cultes païens étaient encore bien présents et pratiqués dans certains recoins retirés des campagnes et des forêts... De plus, les sorcières vénéraient le Dieu cornu et la Déesse lunaire, qui leur octroyaient d'étranges pouvoirs. Il n'en fallut malheureusement pas plus pour que l'église qui imposait au peuple un pouvoir absolu et la croyance d'un Dieu Unique, se lance dans cette inexorable chasse aux sorcières...

La nuit, c'est la lune qui est reine et son énergie est douce : elle s'accompagne de réflexion, de réceptivité, d'introspection et de mystère... Elle incite également à la méditation, au silence, à la poésie et à l'art. La lune correspond à la notion de passivité, qui s'accorde avec le principe du féminin sacré à travers les rites et des symboles de magie blanche, de sexualité sacrée, ainsi que de fertilité.

On sait que la lune exerce une forte influence sur les fluctuations de l'énergie psychique. De même qu'elle agit sur les marées, produit un effet sur l'humeur des êtres humains, en particulier sur celle des femmes, qui ont appris, depuis des temps immémoriaux, à en connaître les pouvoirs et la manière de les utiliser.

La pleine lune marque le point culminant pour l'emploi des pouvoirs magiques. Elle est donc très bénéfique à toutes sortes d'exercices de magie. Quand on veut entreprendre une tâche importante ou difficile, il est préférable de s'aider de la grande puissance de la pleine lune.
Les célébrations magiques de la pleine lune s'appellent "les Esbats". Elles ont pour but de permettre aux sorcières d'entrer en osmose avec leur Déesse blanche et lunaire. Cela signifie que le cœur de la sorcière lui servira de temple pour que la Déesse y sème sa magie et sa sagesse éternelle...

Comme la lune est pleine environ treize fois dans une année, il y a donc treize Esbats.
Vous trouverez dans le texte "La Charge de la Déesse" quelques clefs secrètes sur la manière dont la Déesse désire que vous célébriez les Esbats pour que son amour illumine votre cœur...


LE RITE DE LA PLEINE LUNE

Ce rite sera accompli la nuit et, lorsque c’est possible, devant la lune. Pour ce rituel, il est vivement conseillé de disposer sur l’autel quelques biscuits en forme de croissants, des fleurs blanches, de l’argenterie et autres symboles lunaires. Une boule de cristal peut aussi y trôner. Vous pouvez également utiliser un chaudron, ou un bol blanc ou argenté, rempli d’eau, dans lequel vous aurez préalablement déposé un petit morceau d’argent. Dressez l’autel, allumez les chandelles ainsi que l’encensoir, et projetez le cercle de pierres.

Debout devant l’autel, invoquez la Déesse et le Dieu par le chant de bénédiction et/ou toute autre invocation de votre choix.

Fixez ensuite votre regard sur la lune, ci c’est possible. Sentez son énergie pénétrer profondément votre corps. Sentez que l’énergie pleine de fraîcheur de la Déesse vous remplit de pouvoir et d’amour. Prononcez maintenant la formule consacrée :

« Grâcieuse Dame de la lune
Tu accueilles le crépuscule par des baisers d’argent ;
Maîtresse de la nuit et de toutes les magies,
Tu chevauches les nuages dans les cieux obscurs
Et répands la lumière sur la terre gelée ;
O croissant d’argent,
O Déesse lunaire,
Créatrice et destructrice d’ombres
Révélatrice des mystères présents et passés
Souveraine des femmes et aimant des mers ;
Lune mère omnisciente,
Je salue ton céleste joyau
A l’apogée de sa puissance
Par un rite en ton honneur.
Je prie devant la lune,
Je prie devant la lune,
Je prie devant la lune. »

Continuez de psalmodier « je prie devant la lune » aussi longtemps que vous le souhaitez. Imaginez la Déesse, peut-être sous les traits d’une femme grande et robuste, parée de bijoux d’argent et drapée d’un vêtement ondoyant de couleur blanche. Elle pourra porter un croissant de lune sur son front, ou décrire avec ses mains un orbe lumineux d’un blanc argenté. Accompagnée de son amant, le Dieu soleil, elle accomplit un périple sans fin dans les champs étoilés de la nuit éternelle, semant des rayons lunaires partout sur son passage. Elle a des yeux rieurs, une peau blanche et translucide. Elle est resplendissante.

C’est le moment de pratiquer la magie sous toutes ses formes, car celle-ci atteint le summum de son efficacité lorsque la lune est pleine. Tous les charmes bénéfiques jetés à cette période acquièrent une grande puissance.

Les nuits de pleine lune sont aussi propices à la méditation, à l’expérience du miroir magique et autres pratiques psychiques. Et celles-ci obtiennent souvent des meilleurs résultats lorsqu’elles ont lieu à l’intérieur du cercle. La divination par la boule de cristal est particulièrement recommandée, avant le rituel exposez-la à la lumière de la lune. Si vous n’en possédez pas, employez un chaudron rempli d’eau avec un morceau d’argent. Contemplez l’eau (ou le reflet de la lune sur le morceau d’argent) pour éveiller la conscience de l’âme.

Ensuite, au cours de la petite fête, consommez des boissons lunaires telles la limonade, le lait ou le vin blanc. La tradition veut également que l’on mange des biscuits en forme de croissants.

Remerciez la Déesse et le Dieu. Fermez le cercle. C’est fait.


Manipulation des Energies


Dans la tradition tibétaine, l'énergie est envisagée selon deux points de vue différents. D'une part, la tradition bouddhiste et d'autre part la tradition pré-bouddhiste. Cette dernière, très ancrée dans la culture tibétaine, est une façon chamaniste de se relier aux énergies, c'est à dire celles de la nature comme les énergies de l'eau, des arbres, des montagnes... Le bouddhisme en parle de façon assez différente ; mais ces deux approches sont utilisées dans la tradition tibétaine.



Dans le bouddhisme, les pratiques liées à l'énergie relèvent principalement de la tradition tantrique. Elles sont d'abord apparues en Inde et s'y sont beaucoup développées. Puis cette tradition a été importée au Tibet au huitième siècle et transmise à des groupes restreints, donc peu connue du public. Aux onzième et douzième siècle, une seconde vague d'importation a donné une grande popularité à ces pratiques tantriques qui ont commencé à devenir publiques et connues de tous.

Dans ces pratiques tantriques, l'énergie est personnifiée sous forme de dieux et de déesses que j'appelle "déités" faute de trouver un terme précis. Bien qu'il s'agisse d'énergies, de principes et non de personnes, elles sont représentées de cette façon. À première vue, on pourrait croire qu'il s'agit des mêmes dieux et déesses que dans le chamanisme. En fait, bien qu'extérieurement ce soit des formes divines dans les deux cas, l'idée en est très différente. Dans le bouddhisme, ces formes sont des représentations symboliques de l'énergie.


La plupart des religions et des voies spirituelles utilisent le niveau énergétique alors que notre façon ordinaire de nous relier au monde, à la soit-disant réalité extérieure normale, se fait à un niveau plus matériel. Nous croyons et agissons avec ce que nous pouvons sentir, voir, toucher... mais nous n'allons pas au-delà consciemment. Or les gens ordinaires, dans la vie normale, sont tous en contact avec l'énergie, même s'ils ne le savent pas. Nous n'utilisons donc pas cette faculté. Nous vivons avec la soit-disant réalité que l'on peut voir et entendre. Je l'appelle la "soit-disant" réalité car nous croyons à une réalité, là, à l'extérieur, sans aller au-delà. Alors que les religions et les voies spirituelles essayent de dépasser ce niveau et d'aller vers quelque chose d'autre, c'est ce que nous appelons le niveau énergétique.

Nous souhaitons tous que notre vie normale soit harmonieuse, heureuse et positive et nos actions sont orientées vers ce but. Pour cela nous essayons d'éviter ce que nous n'aimons pas et d'obtenir ce que nous pensons être bon pour nous. Même si nous disons que nous avons quelque chose d'important à faire, un but spécial, une expérience à vivre... quoi que l'on fasse, nous tentons de changer les évènements extérieurs pour attirer ce que nous voulons et repousser ce qui nous est désagréable. Toutes nos actions sont orientées de façon à manipuler la soit-disant réalité que nous croyons extérieure, séparée et indépendante de nous-mêmes. On ne dépasse pas cette croyance et on agit en conséquence. C'est notre façon de vivre.

Le chamanisme croit à l'existence d'un arrière plan beaucoup plus puissant, au-delà de notre monde normal et essaie de joindre ce niveau. Il est plutôt relié aux esprits de la nature et en cas de problèmes dans la vie courante, il tente d'intervenir avec ces puissances invisibles pour modifier ce problème. L'énergie est un autre type de réalité. La plupart des gens en Occident pratiquent la méditation dans l'espoir d'améliorer les conditions de leur existence. S'ils se tournent vers la méditation ou les pratiques avec l'énergie, c'est aussi en croyant à quelque miracle qui va transformer les situations désagréables et apporter l'harmonie dans leur vie, dans la même optique que ce que nous venons de développer. En fait ils ne savent pas réellement ce qu'est la méditation.

Dans la perspective bouddhiste, la méditation est envisagée de façon tout à fait différente. On sait qu'en faisant telle ou telle pratique, on va se développer intérieurement et se transformer. Il y a certaines causes inhérentes à nous-mêmes dans une situation extérieure que nous n'aimons pas. Ce sont ces causes intérieures qui ont besoin d'être changées, ce qui se fait à travers la méditation. Cela n'a rien de miraculeux, on sait comment intervient ce changement. On procède ainsi d'étape en étape en se développant et en allant vers une transformation. Mais bien souvent, vous vous asseyez pour méditer dans l'espoir de ceci ou cela, ce qui n'est pas une vision bouddhiste des pratiques. Dans le bouddhisme, on va progressivement d'étape en étape comme dans un apprentissage normal où on établit d'abord une base sur laquelle on construit pas à pas en apprenant progressivement de plus en plus. La méditation, qui est aussi un travail avec l'énergie, comprend plusieurs niveaux et beaucoup de méthodes différentes pour l'aborder.

Si on en revient au point de vue religieux, on peut différencier deux façons d'utiliser l'énergie au niveau chamaniste. L'une consiste à se relier à une énergie de la nature et à lui demander d'utiliser son pouvoir, sa force pour modifier en notre faveur une situation désagréable. Nous prions les divers esprits auxquels nous croyons pour qu'ils changent ce problème. L'autre façon consiste à contacter ces mêmes forces naturelles pour qu'elles viennent renforcer notre propre énergie intérieure et c'est nous-mêmes, avec notre propre énergie devenue très puissante qui traitons la situation. Ces deux voies chamanistes diffèrent de la façon ordinaire dont nous traitons habituellement les problèmes avec l'aspect matériel et extérieur des choses. Mais ces méthodes essaient toujours d'intervenir sur les évènements extérieurs de notre vie de façon à obtenir ce que nous désirons et à éviter ce qui nous est désagréable.

Le bouddhisme tantrique a une approche similaire. Il y a des pratiques dans lesquelles on invoque des énergies extérieures ou des déités afin qu'elles utilisent leur pouvoir pour changer notre situation. Et d'autres pratiques où on s'identifie avec la déité pour renforcer notre propre énergie et, ensemble, régler notre problème.

Par contre les types d'énergies manipulées dans le chamanisme et dans le bouddhisme sont très différents.

Dans le chamanisme, il y a cette idée de se relier aux énergies naturelles présentes dans toute la nature mais particulières à certains endroits comme des lacs, des montagnes... et ces énergies sont assimilées à des esprits avec lesquels on peut communiquer; c'est-à-dire leur parler, ou leur demander d'accomplir quelque chose pour nous et ils nous donnent une réponse, c'est ce que nous entendons par communiquer en tant qu'être humain. On leur fait également des offrandes pour les satisfaire et, en échange, ils nous envoient des signes ou des messages ou certaines de nos conditions auront changé sans que l'on puisse expliquer logiquement comment.

Le deuxième niveau est plutôt réservé aux chamans. Il s'agit d'intégrer, de laisser entrer en soi cette énergie très puissante et de développer ainsi des capacités non accessibles aux humains ordinaires. Ou encore d'atteindre d'autres dimensions comme le monde des esprits par exemple.

Dans le bouddhisme, s'il y a une similarité dans les méthodes, les énergies sont comprises de façons totalement différentes. Il est aussi possible de s'adresser aux déités pour obtenir aide et protection ; et dans une autre voie de s'identifier soi-même à la déité en s'unifiant à l'énergie qu'elle représente. Mais ces déités sont des formes symbolisant l'unité de la vacuité et de la compassion. La vacuité et la compassion ne sont pas l'énergie de l'eau ou des rochers, c'est une autre dimension. On saute à un autre niveau complètement différent.

Il y a ce que j'ai appelé des "déités". Sans aller dans les détails, il y a d'abord une sorte de Bouddha primordial, le plus élevé, qui se manifeste sous la forme de cinq Bouddhas dont chacun d'eux donne naissance à son tour à des centaines et des centaines de déités différentes. Ces nombreuses déités sont toutes des émanations de ces cinq Bouddhas, eux-mêmes émanations du Bouddha primordial, représenté de couleur bleue.

Les cinq Bouddhas sont reliés principalement à nos énergies mentales. L'un est relié à l'aspect énergétique de la haine, un autre à celui du désir, un autre à celui de l'envie et de la jalousie... Il ne s'agit pas dans ce cas-là de la haine ordinaire, mais de la transcendance de la haine, de la haine transformée en une forme de sagesse. Donc, chacun des Bouddhas représente la transcendance d'une forme particulière d'émotion sous forme de sagesse.

Les cinq Bouddhas ne sont pas seulement reliés à nos énergies mentales mais aussi à celles de l'univers c'est à dire aux différents éléments comme la terre, l'eau, le feu... également sous leur aspect transformé ; non pas les énergies de la nature telles que nous les connaissons sous leur forme grossière mais ces énergies transcendées. Le chamanisme utilise ces énergies à leur niveau le plus naturel, le plus manifeste, alors que le bouddhisme va travailler sur la transcendance, sur l'aspect transformé de ces énergies, c'est à dire au delà de la dualité, au niveau de l'union de la vacuité et de la compassion.

D'un point de vue pratique, il existe beaucoup de méthodes pour atteindre cette unité de l'énergie. Bien sûr il ne faut pas penser y arriver, comme cela, rapidement. Mais on peut faire des pratiques et s'en approcher progressivement.

Nous possédons en nous un certain type d'énergie que j'appelle "l'énergie corps/esprit", terminologie particulière que j'emploie mais que vous ne trouverez pas dans les écrits bouddhistes. Elle n'est ni tout à fait physique, ni tout à fait mentale mais relie ces deux niveaux. L'énergie corps/esprit se manifeste de deux façons : l'une, très subtile, c'est l'énergie des chakras, utilisée dans les pratiques tantriques, qui permet d'aller au-delà de la dualité, vers l'unité ; et l'autre, plus grossière. Nous allons travailler ici ce niveau moins subtil en essayant d'unifier en nous les énergies féminines et les énergies masculines.

[...]
Comment l'énergie se manifeste-t-elle en nous-mêmes ? D'une façon plus extérieure à travers les pensées et le conceptuel, ou plus intérieure par le ressenti et l'intuition. Elle est d'un côté plus active, de l'autre, plus paisible. Le bouddhisme tantrique n'emploie pas les termes énergies masculine et féminine mais parle d'énergie "père" et "mère", ce qui désigne plutôt le niveau de l'énergie des chakras. C'est similaire, néanmoins ils expriment quelque chose de différent. Les mots père et mère sous entendent l'arrivée d'une troisième personne : l'enfant. Sans enfant, il n'y a pas de père, ni de mère. Le but final de la pratique de l'énergie père-mère est une troisième énergie, alors que les termes masculin et féminin n'ont pas cette idée sous jacente (un peu comme homme-femme en regard de père-mère). Quand je fais les enseignements sur l'énergie, je parle de masculin et de féminin mais leurs qualificatifs d'activité et de passivité se retrouvent dans le bouddhisme et la tradition tibétaine.


La tradition chamanique se sert de déités ou des esprits de la nature pour se relier à l'énergie. Ils sont divisés en deux catégories : les uns plus féminins, les autres plus masculins, mais on ne parle pas de père ou de mère. Les esprits de la terre ou de l'eau sont féminins, ceux au-dessus de la terre, de l'air, de l'espace, sont masculins. Dans la tradition tantrique, c'est l'aspect maternel dont parlent les textes concernant les déités féminines comme Tara ou Prajnaparamita.

Elles représentent la Sagesse fondamentale d'où naquirent tous les bouddhas. Elles sont décrites comme des déités féminines, mais symbolisent, en fait, le côté maternel de l'énergie.
Quoi qu'il en soit de ces questions de terminologie, le fait est que nous possédons tous ces deux types d'énergie. Il y a un type d'énergie plus tourné vers l'intérieur, vers les sensations, plus calme ; un autre type d'énergie tourné vers l'extérieur, le conceptuel, le mouvement, plus actif. Quoi que nous fassions dans la vie courante, nous avons besoin de ces deux énergies et il est important qu'elles fonctionnent ensemble, de façon équilibrée, en se soutenant l'une l'autre. Si elles s'opposent, on a des problèmes. Quand je dis équilibré, ce n'est pas une égalisation mathématique, cinquante-cinquante entre les deux formes d'énergie. Tout dépend de la situation. Il y a des moments où nous avons plus besoin d'énergie masculine plus extérieure, plus active ; l'énergie féminine est encore présente, elle ne s'oppose pas à la première mais la soutient.

L'expérience sera donc plus harmonieuse. Pour une action plus extérieure, il y aura des problèmes si l'énergie féminine prédomine. Et si les deux énergies sont à égalité, rien ne va fonctionner. Mais équilibre ne veut pas dire la même quantité dans toute situation ; suivant ce que nous faisons nous avons besoin des deux types d'énergie et elles doivent se soutenir l'une l'autre.

En fonction du contexte culturel, l'énergie va se manifester de différentes façons. Dans une civilisation trés rationnelle, le type d'énergie qui va vers l'extérieur est privilégié, alors que le type d'énergie allant vers l'intérieur ne fonctionne pas tellement bien et pose plus de difficultés. Lorsque notre niveau énergétique est sain, c'est-à-dire qu'il y a équilibre entre énergie féminine et énergie masculine, celle dont on a besoin va s'activer d'elle-même en fonction des circonstances et de la situation. Bien sûr, chacun de nous a une spécificité énergétique : certains sont plus naturellement portés par leur énergie masculine, d'autres le contraire. Dans une société rationnelle comme celle-ci où l'énergie masculine est soutenue par la culture, trés conceptuelle et tournée vers l'extérieur, les personnes dont l'énergie féminine est dominante vont avoir des problèmes. L'attitude mentale, l'énergie, tous les aspects de la société s'orientent vers l'extérieur, vers l'action, vers le rationnel et, de ce fait détruisent l'autre face de l'énergie. Il y a donc déséquilibre.

Dans une société plus traditionnelle, la culture elle-même favorise l'équilibre des deux types d'énergie qui ne s'opposent pas l'une l'autre. Comme je le disais précédemment : dans ces cultures, si la situation demande plus d'énergie masculine, ou une énergie féminine plus forte, elles s'activent par elles-mêmes, de façon naturelle selon les besoins, sans effort de votre part. Tandis que si la culture ne soutient pas ou manque d'un type d'énergie, cela ne fonctionne pas bien.

Ici, en Occident, nous avons besoin de nous relier à l'énergie située dans la région du nombril qui nous ramènera vers l'intérieur et plus de sensations (feeling). Je pense que c'est ce dont les gens ont le plus besoin dans cette culture rationnelle et conceptuelle pour rééquilibrer les choses. Il en va différemment dans une société plus traditionnelle. Les gens n'ont pas réellement besoin de travailler dans ce sens car ils le font normalement, étant restés plus proches de l'état naturel. Ils travailleraient avec l'énergie d'une autre façon. Mais dans le cadre de la société dans laquelle nous vivons, il me semble que la première nécessité est d'utiliser le type d'énergie allant vers l'intérieur, que l'on peut contacter au niveau du nombril, pour nous relier à nous-mêmes, aux autres, aux situations.

On peut contacter l'énergie en se concentrant sur différents points du corps : au niveau du nombril, de la tête ou du coeur. Ou bien on peut s'aider de déités. Les déités féminines les plus courantes dans le bouddhisme sont Tara, Prajnaparamita ou Vajrayogini. D'autres seront un support pour le côté masculin. Ou bien encore, dans une optique chamaniste, on se reliera à des esprits de la nature plutôt féminins: ceux de la terre ou de l'eau. Cela dépend des personnes mais cette troisième possibilité peut amener des complications. C'est assez difficile de se relier aux esprits sans être soi-même bien équilibré et solide. La méthode bouddhiste et sa façon d'utiliser les déités est préférable.

L'énergie ne se contacte pas uniquement au niveau mental mais aussi par le ressenti. C'est ce que j'appelle l'énergie "corps/esprit". Par exemple, quand on se place au niveau de la tête, on contacte une énergie plus active, qui se dirige vers l'extérieur; alors que celle correspondant à la zone de l'estomac et du nombril est plus intérieure, plus paisible et en rapport avec les sensations.
par Tarab Tulku

Extraits d'une conférence de Tarab Tulku donnée à Paris en mars 1998

mercredi 20 janvier 2016

Et si les émotions nous guidaient



Aujourd’hui, j’aperçois mon âme, au loin. Elle est si loin que le chemin pour la retrouver est celui de la guerrière, celui de la guerre-ison. Dans la vie concrète me sont données à vivre de dures expériences que chaque femme sur terre vit.



Les histoires de nos vies inscrivent autant que nous la créons une forêt vivante.

Rien n’est créé, tout est déjà là. Notre flore vaginale, intestinale, buccale sont les chemins qui mènent au reste du monde, juste à la lisière de la forêt. Nous inspirons la sève, nous réchauffons notre corps avec son feu, nous affinons notre perception avec ses êtres vivants, nous vibrons depuis notre base avec la terre qui ruisselle sous nos pieds. Résonance continue avec ce qu’elle porte, ce qu’elle nourrit, ce qu’elle met au monde. Nous sommes sur son dos comme les rayons du soleil qu’un enfant dessinera, nous rayonnons de toute notre verticalité. 


Nous retournons dans son ventre pour nous reposer quand la verticalité nous empêche d’onduler. Quand l’enfant grandit, les rayons du soleil qu’il dessine deviennent des vagues.


Nous grandissons et comme lui nous devenons aussi sauvages que le vent. Le vent, la pluie, le réchauffement de la planète ne sont pas des pensées que l’univers a. L’univers est simplement. Et nous sommes l’univers.

Dans la nature c’est rapide et lent. Ces deux rythmes sont intrinsèques à notre corps. La femme connaît cette danse depuis toute petite et elle se confirme en elle tout au long de ses cycles. Ceux-ci sont infinis… et ouverts. Elle est créatrice de ces ouvertures dans le monde grâce à son ouverture émotionnelle. Elle est complète, n’a pas besoin de faire toutes les expériences sociales et humaines pour vivre sa véritable nature. C’est lorsqu’elle ondule qu’elle se vit pleinement. Les pieds au sol, elle communique et partage avec le monde du dehors de la forêt. Sa peau expire l’humus de la terre, ses naseaux inspirent la voie lactée. 


Prendre une femme dans ses bras n’est pas différent de prendre un homme. L’ondulation intérieure permet d’être touché, de se lover, seul, ensemble, dans les bras de la Divina Madre.


Je croyais être folle, vraiment en prise avec ma folie…
Je réalise enfin que je vis ma folie car il est devenu vital de retrouver la femme sauvage.


La femme sait que tout est illusion, naturellement. Elle sait également que nos émotions sont justes. Réelles et concrètes, elles recèlent une connaissance et une vérité que le monde n’a pas pu accueillir comme l’équilibre des forces naturelles. Le masculin chez la femme a grandi à un point tel qu’aujourd’hui revenir vers cette femme sauvage fait émerger la folie d’être si loin d’elle.

 
Il ne s’agit plus de se laisser emporter par ses émotions. Seulement les reconnaître et vivre à partir de cette base, notre base. De ce lieu dans notre corps naît l’amour, celui qui jusqu’ici n’a pu être reconnu pour ce qu’il est, mais souvent utilisé à des fins matérielles et spirituelles.


J’hurle du fond de la forêt. 
L’appel est Unité, il est sacré. 
Il est le nôtre. Il est le mien. 
Il est. 

Sandra MAURIOUS 
shandramaurious@gmail.com