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mercredi 16 septembre 2015

La force de la Matrice



La puissance de la matrice se traduit de façon si instinctive et évidente lors des divers passages transformateurs de notre féminité qu’elle effraye et se voit muselée par les moeurs. Isabelle Challut, animatrice des ateliers « Ô féminin », nous ouvre à l’éveil et la reconnexion de cette force.

P lus je comprends le Féminin, la force de notre organisation hormonale qui nous est spécifique et plus j’intègre la puissance de la femme et son mystère. Depuis très longtemps, on tente de contrôler les cycles féminins en les médicamentant de la puberté à la ménopause. Elles ont été, au fil des siècles, hystériques, dépressives, incontrôlables, accusées de sorcellerie et on les a médicamentées, opérées, enfermées ou même brûlées pour tenter de faire taire cette force qui fait si peur. Il y a quinze ans, la naissance de mon fils m’a révélé cette force.

Accouchement instinctif, puissant, sans recours au milieu médical… Les médecins déposèrent même une plainte contre moi. J’étais élevée au statut de mère inconsciente alors que je ne me suis jamais sentie aussi présente à la vie et à ce qui se passait en moi. Ils me menacèrent de me retirer mon enfant si je ne me soumettais pas. Et puis, ils m’envoyèrent un psychologue pour m’évaluer. Et celui-ci me dit, après que je lui eus raconté comment on me traitait : «Il faut les comprendre… Ils font tout ceci car ils veulent bien faire…».

Peu à peu, au fil des années, j’acceptai cette force, ce contact avec les sens qui m’avait guidée, qui m’avait connectée avec quelque chose de plus grand que moi et avec mon fils que j’avais accueilli dans la reconnaissance de sa globalité et de sa réalité. Les mots ne peuvent guère traduire une telle expérience dans un langage rationnel. Il m’a fallu du temps pour l’intégrer et je me répétais : « Il faut dire à toutes les femmes qu’accoucher n’est pas du tout ce qu’on leur dit et montre depuis le développement de l’obstétrique ! » Mais, à ma grande surprise, j’ai observé que, même dans une salle d’accouchement hospitalière, la magie et le mystère sont souvent présents et continuent d’émouvoir les personnes qui assistent les femmes.
Accoucher, c’est la possibilité pour nous, les femmes, de vivre une expérience à la fois ordinaire et extra-ordinaire qui nous relie au corps, à sa force et qui nous relie à cet être qui a pris place en nous, qui nous habite et qui se prépare à naître, totalement uni à sa mère. Accoucher est une initiation à la vie si la femme se permet de vivre cette union avec l’enfant qui arrive et de l’accueillir dans le don total d’elle-même, présente et dans un état d’amour inconditionnel.

Cette ouverture transforme l’expérience de donner naissance qui est trop souvent réduite à un acte biomédical potentiellement dangereux qu’il faut surveiller et encadrer. Au quotidien, notre qualité de présence, notre ouverture à ce qui arrive, notre capacité d’accueil transforment notre vie et la rendent plus facile. Nous expérimentons tout cela dans un accouchement instinctif. Et une femme qui a vécu ce contact intime avec elle-même, qui a touché cette force en accouchant est transformée à jamais. Je suis parfois incroyablement touchée de revoir une jeune femme après son accouchement, forte, confiante, qui ne se laisse plus mener dans ses choix.

Elle est allée au bout de l’expérience qui lui permet alors de guider son enfant selon ses convictions, son amour et sans se laisser influencer ou contrôler négativement. L’impact de cette force de la matrice devient majeur pour la société. Et que se passe-t-il à la ménopause, autre passage majeur dans la vie d’une femme ?

C’est une période de retour sur soi, de bilan. Souvent de nouveaux choix de vie émergent, de nouvelles activités. Ça n’est pas la fin de la vie de femme mais un passage vers une période de grande ouverture, d’intégration des expériences passées et de transmission aux autres. « Les objectifs de la femme semblent alors dictés par les exigences de l’âme plutôt que par les exigences de la société. Elle devient, de par ses changements hormonaux, plus intuitive et moins contrôlante. »
L’écoute de ce passage, de ce changement hormonal amène encore une fois la femme dans sa puissance créatrice. Mais la médication endort cette force de la matrice car elle masque et prend la place des hormones naturelles. Tous les passages de la vie des femmes correspondent à des transformations importantes et au développement de leur force et de leur expression.


Isabelle Challut www.centrepleinelune.com  Auteure de «La maternité au féminin» Editions Instant Présent - Transcrit par Francesca du blog http://etredivinaufeminin.blogspot.fr/

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