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jeudi 16 avril 2015

La Danse comme Magie à la Connexion Divine



Je suis une danseuse par nature. Je danse depuis l’enfance. J’ai étudié des formes variées de danse, incluant ballet, claquettes, jazz, tzigane, africaine et danse du ventre. Je danse quand je suis joyeuse, triste, stressée, anxieuse, en pleine forme - c’est aussi ce que je fais quand je ressens le besoin d’une connexion spirituelle profonde.

Je suis païenne et pratiquante depuis que j’ai 17 ans. Ce n’est donc pas surprenant que la danse ait pris une telle place dans mes pratiques spirituelles. J’ai commencé à intégrer la danse à mes travaux magiques lors d’un rituel de Beltane, durant lequel j’ai ressenti ce besoin urgent de mouvement. C’était comme si mon cerveau s’était éteint et la seule chose que j’entendais était la pulsation des tambours. Mon esprit était littéralement possédé. J’ai réalisé à ce moment que danse et magie pouvaient être utilisées conjointement pour créer quelque chose de primitif et pur - la véritable essence de l’esprit humain.

La danse a été utilisée pendant des siècles comme moyen de communication avec le divin, ou comme forme de respect envers une force supérieure. Il y a beaucoup de styles de danse rituelle : le «zar» du Moyen-Orient, la Morris dance,la Long Sword dance2, la danse en cercle et surtout la Sema ou «derviches tourneurs» dans laquelle la rotation des danseurs induit un état de paix similaire à celui de la méditation. Il suffit de regarder les peintures préhistoriques et l’art égyptien pour voir des danseurs du temple, honorant leurs dieux par leurs mouvements et expressions.

En tant que danseuse, ma danse a toujours eu des racines spirituelles. Je suis tombée amoureuse des danses tziganes pour le son passionné et magique du violon - la musique invoque un sens mystique et mon corps bouge avec le violon comme si j’en faisais partie. Je suis tombée amoureuse de la danse du ventre pour ses rythmes terriens complexes et la possibilité de se connecter avec la déesse mère. Mon nouvel amour pour les danses africaines et aborigènes vient des racines primitives reliées à la terre que je ressens quand je danse dessus. A ce moment, certains aspects de ma spiritualité sont invoqués.

Pour moi, danser est magique, un enchantement. Si je veux bannir quelque chose, je fais une danse de l’épée ou du feu. Si je veux manifester quelque chose, je danse avec mes serpents. Comme les symboles du Tarot, je suis connectée aux éléments par la danse. Il y a tellement de musiques - et tant de choses auxquelles se connecter. Il y a eu des moments où j’étais forcée à créer une chorégraphie explorant exclusivement un certain aspect d’un élément. J’ai crée une danse «tempête de sable» pour laquelle j’ai combiné des aspects de la danse autochtone et l’utilisation d’un voile - pour invoquer la puissance de l’élément air. Dans ces moments, je me sens connectée à la puissance de la nature à travers le mouvement.

Un des aspects de la danse que j’aime c’est quand je suis inspirée - ou plutôt prise par l’esprit d’une divinité ou d’un être supérieur. Je me sens inspirée pour créer et effectuer un numéro dédié à eux ou comme une forme d’invocation. Ces trois derniers mois je me suis fortement connectée à Pan. Ceci venant d’une fille typiquement dans l’énergie de la Déesse. Quelle étrangeté de soudain sentir cette forte énergie masculine s’emparer de moi. Peut-être étais-je rappelée à l’équilibre dont j’avais besoin !

L’énergie espiègle de Pan se manifestait autour de moi, et j’avais tout le temps envie de batifoler. Je me suis aussi rendue compte que sans y réfléchir j’achetais de plus en plus de musiques joviales de flûte. Pan invoqua également un profond sentiment de bonheur et de joie que je auquel je pouvais faire appel aux moments où je me sentais négative ou anxieuse. Au cours du mois dernier, j’ai commencé à créer une danse autour de Son énergie et l’ai finalement exécutée au Festival de Samhain organisé par Laurie Cabot et le «Cabot Kent Hermetic Temple» à Salem. C’était pour moi un moment magique. Tout au long de la performance, j’ai senti l’énergie de Pan à travers moi, et après quand Laurie s’est exclamée : «Pan était parmi nous !», je me suis dit que j’avais fait un bon travail en invoquant le Dieu antique de la forêt.

Durant ma carrière, j’ai invoqué beaucoup de Dieux et Déesses - dont Mamie Wata, la Pythie et quelques fées, démons, anges et esprits. C’est particulièrement émouvant quand je parviens à transmettre leurs énergies à travers mes performances - c’est comme si je participais à leurs mystères et les laissais me guider sur la voie.

C’est vraiment significatif pour moi. C’est également beaucoup de travail - costumes, musique et maquillage doivent tout simplement être parfaits. C’est beaucoup plus puissant quand le public comprend ce que je suis sans que j’aie besoin de l’annoncer !

L’utilisation de la danse comme magie est une force ancienne. Cela peut être aussi simple que de lancer la musique et tourner dans votre chambre pour créer un haut niveau d’énergie avant un sort ou un rituel. Parfois, invoquer cette énergie primitive aide à se libérer de l’anxiété que vous ressentez avant d’entamer votre travail - cela aide à purifier votre esprit et vous prépare au dit travail. Cela peut également aider à induire un état de transe méditative, un peu comme le derviche ou Zar. La danse en soi est cathartique, créant une atmosphère où vous pouvez danser sur vos sentiments. Le meilleur atout est que vous n’avez pas besoin d’être un danseur formé pour laisser votre corps bouger en rythme - c’est en se laissant être déplacé physiquement par la musique - et en étant capable de se laisser aller.

Pendant un rituel, on peut même créer une petite performance pour une Divinité particulière, afin d’appeler Son pouvoir dans le cercle (maintenant je pense à Brigid dansant avec une bougie sur un plateau pour la Chandeleur !).

La danse est une forme puissante de travail sur l’énergie. C’est pourquoi on l’a utilisée comme une forme de rituel depuis des milliers d’années. En outre, les Dieux et Déesses aiment quand vous chantez, dansez et faites la fête en leurs noms !


par Zehara Nachash, traduit par Sam’ du Magazine Lune Bleue

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