Pages

mercredi 24 septembre 2014

Fêtez la fin de votre cycle !


Article de Delphine Lhuillier est ethnologue de formation. Responsable éditoriale de generation-tao.com, elle a participé à la création du Centre Tao Paris et est également formatrice en Wutao®. Elle est initiatrice du Festival du Féminin®, né en 2012, qui a désormais acquis une dimension internationale.



La ménopause, on la craint. C'est la fin d'un cycle, celui des menstruations. Les règles nous quittent progressivement après 35-40 ans de bons et loyaux services. Parfois avant l'âge de 50 ans, parfois plus tard. Delphine Lhuillier, auteur de "Feminin sans tabou" nous apprend à accueillir cette période de notre vie.
L’étymologie du mot ménopause signifie "arrêt des mois", autrement dit, l’arrêt des menstrues. Le nombre de follicules contenus dans les ovaires est limité (environ sept cent mille). Ces follicules sécrètent la plus grande partie des hormones féminines et contiennent les ovules fécondables. Au fur et à mesure qu’ils disparaissent, la production d’hormones féminines diminue avant de cesser complètement. On admet qu’est ménopausée toute femme non réglée depuis un an, mais c’est impropre, puisque certaines maladies peuvent stopper les règles jusqu’à deux ans. 
En définitive, la ménopause pourrait être considérée comme le pendant de la puberté : la fin et le début d’un cycle. Celui des menstrues. 
Les règles nous accompagnent pendant trente-cinq à quarante ans de notre vie, puis elles nous quittent. À tout jamais. Elles s’arrêtent tout comme elles ont commencé. Progressivement. Comme si la nature nous donnait le temps de nous habituer et de nous déshabituer. Parfois avant l’âge de 50 ans, parfois plus tard. 
Une période de transition 
Le temps de transition de la préménopause est injuste. Eh oui ! Pour certaines, pas de grands bouleversements, le passage se vit en douceur. Pour d’autres, un vaste cataclysme hormonal se prépare : bouffées de chaleur intempestives, suées, fatigue, etc. pendant deux à trois ans. Entre gêne sociale et désagréments à gérer dans le couple sous l’influence de la préménopause, la ménopause est parfois accueillie avec soulagement ! 
À quoi seraient dues ces différences ?
Les médecins avancent des composantes génétiques. Autrement dit, si votre mère a vécu une préménopause facile, réjouissez-vous, il y a de grandes chances pour que ce soit pareil pour vous. Dans le cas contraire, eh bien oui, vous pouvez vous attendre à vivre quelques moments difficiles.
Heureusement, il existe des remèdes naturels et des compléments alimentaires pour apaiser tous ces désagréments : les phytoestrogènes en phytothérapie, Féminabiane® en micronutrition, etc. Il semblerait également qu’une pratique corporelle régulière qui sollicite intelligemment notre chaîne musculaire "booste notre système hormonal et allège les symptômes". Ah, mais j’oubliais, la préménopause n’est pas une maladie ! Juste un processus naturel. Nous l’oublions parfois. 
Ménopause, la fin de tout ? 
Après la préménopause vient le moment où le cycle s’arrête définitivement. Les femmes pourraient se sentir soulagées à cette idée. Certaines, oui, parce que leurs règles étaient douloureuses, parce que l’arrivée de la ménopause a stoppé la progression d’un fibrome hémorragique. Elles se sentent rassurées. Mais pour beaucoup, ménopause rime avec fin de la séduction, de la sensualité, de la sexualité : "Ma vie de femme, c’était avant. Si je ne suis plus capable de procréer, alors je ne suis plus vraiment une femme." Quelle tristesse ! 
En fait, toutes ces remises en question sont profondément liées à un contexte sociétal. Christine Northrup, dans son ouvrage La sagesse de la ménopause, paru en 2003, avait révolutionné les mentalités. N’oublions pas que dans certaines cultures primordiales, la ménopause était perçue d’une tout autre manière. Elle était au même titre que la puberté considérée comme une initiation profonde, une transformation du corps et de l’âme qui octroyait à la femme un nouveau pouvoir, de nouvelles énergies, un nouveau savoir. On écoutait les aînées. On les respectait. 
"Plonger dans son processus de renaissance"
Elles avaient aussi pour rôle d’éduquer les jeunes générations. Mona Hébert, homéopathe, naturopathe et herboriste qui se consacre à la santé des femmes, nous explique: "La période de la ménopause permet à la femme de plonger dans son processus de renaissance et d’accoucher d’elle-même ; d’entrer un moment dans cette grotte au fond d’elle pour faire le point sur son passé et se dépouiller de tout ce qui voile ou fait de l’ombre à sa vérité. Ainsi mise à nue, elle est prête à reprendre sont autonomie dans chacune des facettes de sa vie et de ses riches possibilités." 
Elle ajoute, dans son ouvrage La médecine des femmes (éd. Le Souffle d’Or) : "L’étape de la procréation révolue, le cycle se transforme et libère en nous des énergies créatrices qui ouvrent la porte à une nouvelle forme de fécondité. Ainsi, chaque femme peut renaître et entrer dans son propre pouvoir."  
Célébrons notre ménopause ! 
Nous avons donc chacune le pouvoir, et je dirais le devoir, de changer notre regard sur la ménopause pour lui accorder toute la force qu’elle représente. Imanou Risselard, cocréatrice du Wutao® et de la trans-analyse, nous témoigne son envie de célébrer sa ménopause pour acter une transformation pleine de promesses : 
"Je m’approche de la porte où le temps s’inverse. Je me prépare à mettre mes pas là où des milliards de femmes avant moi les ont posés dans ceux de tant d’autres. Et je me prépare à fêter ce jour au grand jour avec mes amis, femmes et hommes. Oui, je vis les marques du temps comme autant de joyaux et de surprises, la promesse de déployer encore et encore mon essence vitale. Oui, vieillir me semble une bien belle option que m’offre mon corps à vivre pleinement." 
Alors oui, préparons ce moment. D’autant que la nature nous en donne le temps. Les signes de la préménopause nous montrent le chemin pour trouver une date, un lieu, un acte, un symbole, un rituel, une danse, un chant et les personnes avec qui nous souhaitons célébrer notre transformation. 
Et comme il n’est jamais trop tard pour acter le changement, je vous invite, Mesdames, vous qui lirez ces lignes, si vous avez déjà franchi ce cap, à le ritualiser. En sororité, ou entourée d’amis proches (vous pouvez avoir envie que des hommes soient présents). Et pensez aussi à vos amies, faites-leur savoir. Aidez-les à s’organiser. Accompagnez ce passage.
Réinventons notre présent.

Extrait du livre "Féminin sans tabou" de Delphine Lhuillier. Editions Eyrolles 2014. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire