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jeudi 7 août 2014

Le féminin sacré pour éradiquer les violences

 

Afin d’éradiquer la violence faite aux femmes sur cette planète, il est temps de retrouver la part de notre féminin sacré qui est en chacun de nous. « La femme est l’avenir de l’homme » a dit le poète Louis Aragon. J’ajouterai que « la femme est l’avenir de l’humanité ». Dans un contexte plus philosophique où « l’autre est moi » selon François Nourrissier, c’est dans cette sorte d’altérité, d’ailleurs, quelle que soit celle-ci, que l’on se construit. Car l’autre est un miroir de soi-même. Hélas, que de violences encore envers les femmes partout sur notre terre. Et nous nous interrogeons toujours sur la place de la femme dans tous les pays du monde. Dans les sociétés dites primitives, il existait le culte de la déesse-mère qui a été remplacé par l’apparition de divers cultes et religions qui ont mis en avant le principe masculin et effacé dans la culpabilité et la soumission le principe féminin. On voit encore aujourd’hui, les conséquences de cette domination masculine : guerres, violences envers les femmes et les enfants, inégalités professionnelles, machisme, viols, assassinats, etc.

Au sujet de la violence faite aux femmes, il ne faut jamais cesser de rappeler que toutes les secondes une femme meurt sous les coups de son conjoint en France et d’après un rapport de 2012 de l’Agence européenne des droits fondamentaux : « 62 millions de femmes dans l’Union européenne ont déjà subi des violences physiques ou sexuelles, et qu’une femme sur vingt a déjà été violée depuis l’âge de 15 ans ». A la Réunion, nos journaux regorgent de faits divers concernant des assassinats de conjoints. Ainsi, le combat pour la protection des femmes doit continuer. Et beaucoup d’analyses sociologiques démontrent que les plus grandes violences faites aux femmes (et sur les enfants) se font dans la sphère familiale.

Alors que sur un plan plus spirituel, la femme a été l’initiatrice spirituelle de l’homme par tous les temps. La pomme que Eve (qui veut dire la vivante - trad. hébraïque) tend à Adam (c’est-à-dire le premier homme) illustre bien cette fonction. Et sur un plan énergétique, ce geste indique que c’est le principe féminin qui active le principe masculin. Ainsi, ce geste n’est nullement un principe de soumission ni de culpabilité comme ont voulu et veulent encore nous faire croire des représentants de la gent masculine dans certaines religions. Ce geste est aussi un geste d’amour, de « cet amour sacré qui est capable de révéler les hommes à eux-mêmes et de transfigurer le monde. C’est à elle que la femme, dans les femmes que nous sommes, doit sa dimension d’initiatrice auprès de l’homme. C’est la Sahkti qui danse sur le corps de Shiva dans la tradition hindoue, la femme qui danse sur le corps de l’homme dans les traditions antiques. Tous les grands mythes légués par les traditions les plus anciennes, ceux de la civilisation égyptienne et avant elle, il y a 6 000 ans, de la civilisation sumérienne ou de la chine antique, se rejoignent pour décrire la femme comme « la porte du ciel » ou l’intermédiaire entre le ciel et la terre. C’est la femme qui est dépositaire des secrets célestes, et c’est par elle que l’être humain peut retrouver la trace de la divinité. La mission de la femme est d’être la gardienne de l’Eternel par la voie de l’amour » dixit Jacqueline Kelen-Elishean.

Dans nos sociétés, l’amour a été réduit à la seule dimension psychologique, physique et matérialiste, les femmes comme les hommes sont comme morcelés, d’où les divorces et les séparations dans la douleur et le malheur. Les valeurs spirituelles de cette dimension sacrée de la femme et de l’homme, du couple au final ont disparu. Retrouver le féminin sacré en nous, c’est re-connaître cette dimension sacrée spirituelle pour enfin l’extérioriser pour changer ce monde en un avenir meilleur pour toute l’humanité. Chacun d’entre nous porte en soi une image symbolique du masculin et du féminin. Mais comment les contacter ? Par la méditation et l’auto-hypnose ou toute autre méthode spirituelle, nous pouvons aller à la rencontre de nous-mêmes pour dialoguer avec tous ses aspects de nous pour les trans-former et même les soigner car la réalité extérieure n’est autre que notre réalité intérieure. Le but c’est d’arriver à mettre ensemble ces deux énergies pour qu’elles collaborent à notre développement personnel, matériel et spirituel. Alors la paix retrouvée entre nos deux énergies, c’est l’amour qui régnera en nous, avec notre conjoint et sur toute notre planète.

Alors, cher alter ego masculin, vouloir soumettre la femme sous des voiles, la battre, l’insulter, chercher à la rendre coupable de tous les maux de l’humanité et de vos propres maux, vous vous rendez coupables de ne pas voir la part de dieu dans les femmes. En condamnant les femmes (et avec elles les enfants qui sont sujets aussi aux viols, aux assassinats et d’objets sexuels) vous vous condamnez vous-mêmes. C’est en retrouvant votre féminin sacré en vous que vous retrouverez la paix en vous et que celle-ci régnera sur notre planète. Ainsi, en honorant le féminin sacré en vous, vous honorerez en même temps : notre mère la planète terre (Gaïa), toutes les femmes de la planète, votre propre mère et sœurs, vos filles, toutes les déesses-mères de l’humanité et surtout cette part de dieu en vous. C’est tout cela, hélas, que les hommes ont oublié au bout de plusieurs millénaires de domination.

Je tiens à dire que je ne suis pas moraliste ni donneuse de leçons. Je ne suis pas non plus sexiste ni féministe ni anti-religions. Je suis simplement préoccupée par le devenir de l’humanité, des femmes et des enfants de notre planète (…) Chacun de nous évoluant à sa manière et à son rythme, vous n’êtes pas obligé de croire ni d’accepter ces réflexions. Que vive le féminin sacré en chacun de vous.


Article de Gabrielle Marie paru sur http://www.clicanoo.re/

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