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samedi 28 juin 2014

Lorsque des femmes s’aiment



Eternelle adolescente, immature, névrosée, vicieuse, putain, hystérique, Jules, en tout cas mal baisée, et dangereuse. Voilà comment on interprète un comportement qui échappe à la société patriarcale et pour laquelle il est, en effet, impensable.

Face au pouvoir : Les femmes lesbiennes contestent à la fois aux médecins, psychiatres et psychanalystes, politiciens, théologiens et sexologues de toute espèce, le droit et le pouvoir qu’ils s’arrogent de tenir un discours et de porter un jugement sur la sexualité de la femme en général et des lesbiennes en particulier. Ces savoirs masculins sont en effet suspects de vouloir tout simplement justifier et entretenir un état d’ignorance de la femme sur elle-même, un état d’oppression, un véritable détournement des relations amoureuses et sexuelles à leur profit exclusif.

Pourquoi ?
C’est que le choix du lesbianisme remet en cause la famille, cellules de base du système patriarcal, que la femme lesbienne élabore et crée ses valeurs propres et ne sert pas de courroie de transmission à la société masculine. En effet, le rapport de ces femmes est subversif, puisque il ne crée pas de produit à échanger sur le marché (les filles), et ne reproduit pas le système d’oppression au sein même de la cellule familiale (c’est à dire le fils).

Tout être humains doit avoir le droit de disposer de son corps sans autre limite que la liberté d’autrui. Cette libre disposition concerne bien sûr le droit de circuler, de travailler, de conserver sa santé, mais aussi le droit de sa propre jouissance. Et des femmes osent, non seulement vivre sans hommes, mais JOUIR sans hommes. Si la première chose est déjà suspecte, la seconde est inadmissible ; Des femmes osent dire que le pénis n’est pas essentiel, que la femme peut être autonome jusque sur ce point ; la sexualité, où  on l’a toujours dite passive par excellence. La femme prouve donc qu’elle a une sexualité tout à fait indépendante alors que l’homme, lui, dit en gros qu’elle n’est qu’un trou pour lui.

C’est toujours à "ça" que l’homme veut arriver et même si elle est flattée et comblée, ce n’est pas "le tout de la femme". Et ce n’est pas ce qui se passe entre femmes. Mais on ne les laisse pas dire, on ne les laisse pas parler, on leur fait croire qu’aborder ce sujet est inconvenant, qu’avoir envie d’autre chose, autrement et avec une femme, et c’est le cas, c’es tune perversion, et plus perfidement, une régression, on essaie de les impressionner, de les culpabiliser, de minimiser, de dévaloriser, de marginaliser leurs rapports et leur désir. On les isole et on les oblige au silence. Elles ne peuvent exprimer leur bonheur, et on lance à leurs trousses les grands corps phalliques du Savoir et de l’Autorité, déguisés en Nature ou en Norme, notions qui, on le sait bien, sont sans le moindre fondement.

Isoler pour mieux régner : Et l’homme détenteur du pouvoir quantitatif :
Pénis + Fric + Savoir = Jouissance,

écarte la femme, et la femme lesbienne surtout, des grands courants de son histoire, car la lesbienne est, pour l’homme fétichiste de son pénis, le pire danger, le plus immédiat et le plus visible dans la lutte pour la libération de la femme. C’est pourquoi, même les autres femmes féministes prennent peur, se méfient, car elles pensent que nous allons trop loin et que nous prenons trop de risques. Risquer de perdre l’appui des hommes, de se priver de leurs valeurs, c’est à dire les seules valables ? C’est encore la Grande peur, hélas.

On pense empêcher ainsi d’autres femmes de prendre la parole à leur tour, et de mettre à jour ce qui est refoulé, enfoui, nié, mais vivace et non mort en chacune de nous. On espère, en empêchant la naissance d’une histoire ou des mythes (pourquoi pas une déesse lesbienne, un(e) écrivain(e) lesbienne ?) étouffer la naissance du désir et son épanouissement. Il devient ainsi impensable pour beaucoup de femmes de penser, situer, "leurs" désirs pour une autre femme, faute de modèle culturels et sociaux.

Et, si des femmes parviennent à se dire et vivre leur amour, la situation est si inconfortable, le regard de la société conditionnée est si trouble, si morbide et si sournois, que peu y résistent. Et l’on prend la conséquence pour la cause ; invisibles, les lesbiennens n’existent pratiquement pas.

Qu’est-ce donc que l’amour lesbien ? Il faut le dire simplement ; c’est le désir multiple d’une femme pour une autre femme, c’est ce choix, cette prédilection du corps offert, semblable et si différent, en face de nous ; chaque être manifeste son mystère dans son altérité fondamentale. Personne n’a le droit de dire que, seule, la différence des sexes fonde le droit au désir et au plaisir.

NOUS PROPOSONS

I – Que l’enfant et l’adolescent soient informés objectivement des différentes formes de sexualité et qu’ils soient ainsi réellement responsables de leur choix.

II- Que soient supprimées toutes les lois répressives, en particulier le fameux amendement Mirguet ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Amendement_Mirguet ) , que soient dénoncées, à chaque fois, toute discrimination sournoise et déguisée (refus, suppression d’emploi ou déplacement), toute assimilation et confusion avec des maladies, mentales ou physiques, qui entraînerait une discrimination dans le travail et la profession.

III – Que les médias diffusent la véritable image de la lesbienne et détruisent ainsi l’image fausse et caricaturale qui en est faite.


CENDRILLON racontée aux filles ou la formation professionnelle



A bon nombre d’élèves infirmières, on a laissé entendre que le métier qu’elles apprennent (et dans quelles conditions) était l’un des plus sûrs moyens d’épouser un médecin. Presque aussi nombreuses sont les infirmières ayant travaillé de longues années pour permettre à leur époux – étudiant en médecine - de terminer leurs études. Elles se sont trouvées souvent supplantées dans le coeur, le lit et le cabinet du diplômé de fraiche date, lequel réalise soudain que, pour avoir le denier et le faire prospérer, une fille de patron, médical ou  non, est bien plus tuile qu’une quelconque infirmière diplômée d’Etat.

Cendrillon n’est plus qu’une misérable citrouille. Or l’acquisition d’un métier est une priorité absolue. Elle assure l’indépendance, l’autonomie qui permet un choix réel de vie. Les femmes doivent choisir un métier en fonction de leurs aptitudes personnelles et non selon des normes traditionnelles.

Dans les années 1970, la formation des filles diffère aussi beaucoup selon les classes sociales dont elles sont issues. En milieu intellectuellement et financièrement plus favorisé, l’éventuel travail, et en tout cas, la formation scolaire de la fille sont envisagés dans leur aspect psychologique. Elle fera plus facilement des études longues qui favoriseront son épanouissement intellectuel, sans lui ouvrir pour autant des débouchés professionnels très concrets.

En milieu prolétaire, défavorisé financièrement et culturellement, le travail a un aspect plus "économique". Les filles doivent apprendre un métier et rapidement si possible. Elles font des études courtes et spécialisées, qui donnent accès à un métier précis, mais souvent fermé et sans promotion possible ; en fait, la formation des filles est le reflet de la conception d rôle de la femme dans tous les milieux sociaux.

Une enquête de l’AFPA (Association pour la Formation professionnel des adultes) faite en 1975 auprès de femmes candidates à un stage de formation professionnelle, révèle :
-                      le faible niveau de formation générale :
51 % des femmes n’ont été scolarisées que jusqu’à la 4ème .
26 % ont un niveau de 3ème /seconde
17 % de 1ère /terminale. Parmi celles-ci, 30 % sont bachelières.
6 % seulement ont eu accès à des études supérieures, très vite terminées, dont 60 % ne font qu’une année d’études supérieures et seulement 7 % atteignent le niveau de licence ou de maîtrise.

-                      le faible niveau de formation professionnelle :
Sur cent femmes, 46 ont commencé ou acquis une formation professionnelle pendant leur scolarité.
14 % ont suivi des cours de couture,
7 % d’enseignement ménager,
6 % d’esthétique, de coiffure,
5 % de vente,
4 % d’agriculture.

C'est-à-dire que les jeunes filles qui ont eu la possibilité de commencer ou d’acquérir une formation scolaire professionnelle ont choisi des secteurs traditionnellement "féminin".

Les remèdes à la mauvaise formation.
Il faut, outre l’application rapide des lois récentes contre la discrimination (ouverture aux filles des lycées techniques, des grandes écoles, internats des écoles techniques et des stages de formation) :
-          une dénonciation des mentalités, par une éducation véritablement mixte, et non sexiste, une lutte contre l’image traditionnelle de la femme.
-          une information des filles sur les problèmes actuels que réserve le monde du travail aux femmes.

La part des filles dans le Système de formation professionnelle (SFP) représente 42% de l'effectif global des stagiaires en 2012-2013 et 45% des lauréats, a annoncé, lundi à Rabat, le ministre délégué auprès du ministère de l'Education nationale et de la formation professionnelle, Abdelaâdim Guerrouj.

Dans son approche d'élaboration et de mise en œuvre des politiques de formation professionnelle, le ministère veille à prendre en considération, aux côtés des besoins des secteurs d'activités, les besoins et aspirations des individus en général et de la femme en particulier, a expliqué Guerrouj qui intervenait à l'ouverture d'un séminaire sur l'intégration du genre dans les politiques de la formation professionnelle.

Le ministre a, également, fait savoir qu'en termes d'encadrement pédagogique, le corps formateur est constitué de 33% de femmes, relevant qu'une étude est en cours de lancement pour identifier les disparités et défaillances au niveau de l'accès à la formation professionnelle pour les garçons et les filles, ainsi que les difficultés liées à l'insertion du marché du travail. «Des efforts ont été initiés, à cet effet, et méritent d'être consolidés pour un meilleur ancrage de l'approche genre dans les politiques et programmes nationaux», a-t-il lancé. Le ministre a rappelé, à cet égard, l'élaboration d'un Programme stratégique à moyen terme (PSMT) pour l'institutionnalisation de l'approche genre en collaboration avec l'Agence canadienne de développement international, dont le deuxième axe a permis la réalisation d'avancées importantes. Dans ce sens, plusieurs actions de formation ont été organisées au profit du personnel du département de la formation professionnelle et des départements ministériels associés en charge de l'Agriculture et de la Pêche maritime, et du Tourisme, afin de d'assurer un ancrage progressif de l'égalité et de l'équité genre (EEG).

«Nous sommes convaincus que la réussite de projet repose sur des ressources humaines formées et fortement impliquées, à tous les niveaux, dans le cadre d'une gouvernance multi-niveaux qui associe pleinement l'ensemble des partenaires du système», a-t-il poursuivi. Il a, également, souligné la nécessité de la mise en application d'un référentiel des normes et valeurs en matière d'EEG, ainsi que des guides et outils d'application, compte tenu des spécificités du système de formation professionnelle. Pour sa part, l'ambassadeur du Canada au Maroc, Sandra McCardell, a salué les efforts déployés par le Maroc visant à promouvoir l'approche genre, notant que cette dynamique s'est déclenchée depuis l'entrée en vigueur du nouveau Code de la famille marocain et l'adoption de la nouvelle Constitution.

L'ambassadeur a relevé que le Maroc détient tous les fondamentaux nécessaires à la mise en œuvre de cette intégration, soulignant que l'absence de participation féminine dans le tissu économique implique un manque à gagner en termes de développement. Ce séminaire s'inscrit dans le cadre de la politique engagée par le ministère et en continuité des efforts entrepris pour consolider le renforcement de l'égalité et de l'équité genre dans le système de formation professionnelle conformément aux dispositions de la nouvelle Constitution, qui a érigé la formation professionnelle en droit devant être garanti sur le même pied d'égalité aux citoyennes et citoyens. 


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Les supports d’une grande Ame



Il faut comprendre que notre situation formalisée nous hypnotise. Nous sommes prisonniers des réflexes de la forme. Si je prends l’exemple d’un homme, celui-ci va avoir beaucoup de difficultés à percevoir la correspondance avec son âme subtile, parce que la femme formelle est à côté de lui, et il va être très attiré par cette femme pour au moins trois raison : Premièrement, il peut se faire que cette femme, par sa beauté, soit une représentation en résonance avec une âme subtile supérieure ; deuxièmement, au-delà de cette femme, il y a l’infinie énergie ; et troisièmement, en dessous de cette femme, il y aune puissance énorme qui attire vers la gravitation. Ainsi, un homme peut très facilement être fasciné par la forme d’une femme et oublier complètement son âme subtile.

C’est exactement pareil pour une femme, et sinon pire. Si elle est très accrochée par des systèmes de puissance, c’est à dire tous les systèmes de condensation qui ont pu s’infiltrer dans ses plans profonds par les influences sociales, familiales ou amicales divers qu’elle a traversées au cours de son existence, elle va absolument avoir besoin de s’accrocher à l’image d’un homme. Cette situation est due à la matière et nous fait oublier complètement la vision subtile des circuits supérieurs. Si un homme n’a pas une fois dans sa vie vu son âme, il va être fasciné par toutes les femmes qui se présentent. Mais si un jour cet homme a l’occasion de voir son âme, il ne pourra pas l’oublier. Il verra toujours ce qui dans une femme peut avoir une résonance avec cette dimension d’âme et il distinguera toujours la différence entre ce qui est cette forme et la dimension d’âme.

Il peut aussi se faire une situation telle, qu’une âme s’approchant de ce plan ne trouve pas un seul véhicule qui puisse correspondre exactement à ce qu’elle est. Plusieurs véhicules vont être alors regroupés et pourront être le support représentatif de cette dimension d’âme. Si c’est une grande âme, il risque d’y avoir plusieurs femmes qui seront le support de cette dimension, parce qu’aucun être cosmique ne peut se poser sur un seul individu. Cette dimension d’âme qui va reposer sur plusieurs femmes donnera à chacune d’elles une alliance avec un circuit subtil. Et comme cette dimension d ‘âme est associée au corps d’un homme, ces femmes vont trouver cet homme formel comme relais vers leurs animus.

Mais la différence de cette situation par rapport à la liaison que peut avoir une femme avec un homme, c’est que lorsqu’une femme est en liaison avec un homme, elle a tendance à focaliser beaucoup de choses sur cet homme, parce qu’il lui appartient en quelque sorte, par les forces de puissance qui s’accrochent à cet homme, par la recentralisation énergétique qui se fait sur lui. Et si cette femme veut mettre en route tous ses pouvoirs d’aspiration, on peut dire que cet homme n’a aucune chance vis-à-vis de cette femme. Elle va complètement le prendre, parce qu’elle a toute la puissance de l’humanité, de la Terre et de l’univers avec elle. Elle va être simplement la manifestation formelle de toutes ces forces qui sont derrière elle, et cet homme, étant formalisé et soumis lui-même a toutes ces forces, pourra très difficilement résister à l’aspiration de cette femme.

C’est pourquoi il faut réfléchir à tout cela, parce que des mangeuses d’hommes, il y en a beaucoup. Les hommes se font complètement manger. Mais les femmes qui mangent les hommes ne se libèrent en rien. Elles ne font qu’augmenter leur puissance. Une femme ne peut commencer à évoluer que si un homme résiste à son aspiration. Un homme qui ne résiste pas à une femme n’a aucun intérêt pour elle. Mais cette résistance crée une sorte de tension : si l’homme est obligé toute la journée de résister à l’aspiration de la femme, la situation est tendue. Donc il est préférable d’envisager de créer une autre solution.

En cela, il s’agit de CONTREBALANCER LES PUISSANCES :

La solution la plus équilibrée et la plus simple est d’arriver à un plan d’énergie où les puissances de la femme se contrebalancent. C’est à dire que, s’il y a une très grosse force d’aspiration sous la femme, il faut qu’il y ait une autre femme qui ait elle aussi une très grosse force d’aspiration, avec en plus un homme qui arrive à tenir l’équilibre entre ces puissances. A ce moment-là, par cette contrebalance, il y a besoin de faire relativement peu de choses pour changer très profondément la situation d’une femme. Si vous avez l’équilibre entre deux plateaux de la balance, il suffit de donner une légère poussée, cela oscillera un petit peu parce que vous avez 500 kg d’un côté et 500 kg de l’autre. Par contre, si vous avez 500 kg à tirer, vous ne pouvez pas le faire. Alors, lorsqu’on arrive à créer une telle situation, non seulement les puissances se contrebalancent, mais en plus il y a un autre phénomène : les femmes dans ce cas ne peuvent pas focaliser toute leur puissance sur cet homme, parce qu’il y a d ‘autres femmes. Ce qui fait que cela permet à ces femmes de ne pas trop formaliser leur conscience et leur énergie sur cette forme-homme. Elles sont moins fascinées alors par la forme-homme. Elles sont moins fascinées alors par la forme et laissent la possibilité dans leur vie à une conscience et à un amour sur une dimension plus élevée, moins formelle et plus énergétique, plus transpersonnelle. C’est peut-être là l’origine occulte et initiatique de la polygamie préconisée dans de nombreuses traditions.

Il est dit dans la mythologie que Narcisse trouva si belle son image dans l’eau qu’il tomba dedans et s’y noya. La fascination de la forme, aussi bien pour l’homme que pour la femme, est quelque chose dont il faut se protéger parce que cela bloque complètement l’accès à la dimension subtile supérieure de son être. Le but de l’opération, c’est d’essayer, malgré la densité qui descend et condense notre véhicule, qui nous fait perdre la vision des autres dimensions, qui nous sépare des circuits lumière et spirituels, de créer artificiellement une situation qui fasse qu’on puisse ne pas être trop attaché au plan de la forme et qui laisse une possibilité à l’homme d’entrer en contact avec son anima, et à la femme d’entrer en contact avec son animus.

C’est pourquoi, si au départ on est seul comme la lune et les satellites sur la Terre, on peut ensuite être en couple, un homme/une femme et on est très formalisé et très condensé.

Si on veut aller à l’étape suivante, celle du soleil, on s’aperçoit que le soleil est une lumière au centre de plusieurs planètes. Si on veut encore aller à l’étape suivante, on s ‘aperçoit que le centre galactique est un plasma d’énergie au centre de plusieurs étoiles. Et ainsi de suite jusqu’à Dieu qui est au centre de l’univers et qui a toutes les galaxies autour de lui. Il y a la place pour tous les types d’expériences sur cette Terre. Il y a beaucoup de personnes qui sont seules. Il y a beaucoup de personnes qui sont en couple. Et il y a de très rares personnes qui sont dans une situation solaire, c’est à dire en circuit centralisateur avec plusieurs autres figures qui sont autour. Et il y a encore beaucoup plus rarement des centres galactiques qui sont entourés d’étoiles centralisant d’autres planètes, et ainsi de suite.

Il d’agit de savoir à quel stade de son évolution on peut être. On peut vouloir être seul. On peut vouloir être en couple. On peut vouloir être dans une situation plus supra-personnelle et plus énergétique. Ce n’est pas le même type d’expérience, et ce n’est pas le même type de rapport avec les véhicules énergétiques et spirituels.


Femme, Réponses Essentielles.

vendredi 27 juin 2014

Règles de beauté féminine



 
 
Si la célèbre courtisane Lola Montès écrit en 1858 qu’il est « fort heureux pour la race humaine que tous les hommes n’aient pas exactement un goût correct en matière de beauté féminine, car si tous avaient ce goût il en résulterait vraisemblablement des luttes fatales pour décider qui posséderait les quelques types de beauté parfaite », plusieurs auteurs des XVIe et XVIIe siècles ont tenté de consigner les critères de la beauté féminine, Brantôme allant jusqu’à détailler dans ses Dames galantes les 30 choses exigées pour considérer une beauté comme parfaite.



C’est à Pierre Charron (1541-1603) qu’appartient le mérite d’avoir réuni, condensé en quelques pages aphoristiques au XVIIe siècle, la théorie complète de la beauté physique et de la beauté morale, telle qu’on l’envisageait de son temps, d’après les observations des anciens. « La beauté, dit-il, est une pièce de grande recommandation au commerce des hommes. C’est le premier moyen de conciliation des uns et des autres, et est vraisemblable que la première distinction, qui a été entre les hommes, la première considération, qui donna proéminence aux uns sur les autres, a été l’avantage de la beauté.

 « C’est aussi une qualité puissante ; il n’y en a point qui la surpasse en crédit, ni qui ait tant de part au commerce des hommes. Il n’y a barbare si résolu qui n’en soit frappé. Elle présente au devant, elle séduit et préoccupe le jugement, donne des impressions et presse avec une grande autorité : Socrate l’appelle une courte tyrannie ; Platon le privilège de la nature. Car il semble que celui qui porte sur le visage les faveurs de la nature imprimées en une rare et excellente beauté, ait quelque légitime puissance sur nous, et que, tournant nos yeux à soi, il y tourne aussi nos affections, et les y assujettisse malgré nous.

« Aristote dit qu’il appartient aux beaux de commander, qu’ils sont vénérables après les dieux, qu’il n’appartient qu’aux aveugles de n’en être pas touchés. Cyrus, Alexandre, César, trois grands commandeurs des hommes, s’en sont servis en leurs grandes affaires, voire Scipion, le meilleur de tous : beau et bon sont cousins, et s’expriment par mêmes mots en grec et en l’Ecriture sainte. Plusieurs grands philosophes ont acquis leur sagesse par l’entremise de leur beauté : elle est considérée même et recherchée aux bêtes.

« Il y a diverses considérations en la beauté. Celle des hommes est proprement la forme et la taille du corps ; les autres beautés sont pour les femmes. Il y a deux sortes de beautés : l’une arrêtée qui ne se remue point, et est en la proportion et couleur des membres ; un corps qui ne soit enflé ni bouffi, auquel d’ailleurs les nerfs ne paraissent point, ni les os ne percent point la peau, mais plein de sang, d’esprit et embonpoint, ayant les muscles relevés, le cuir poli, la couleur vermeille ; l’autre mouvante, qui s’appelle grâce, qui a la conduite des mouvements des membres, surtout des yeux. Celle-là seule est comme morte ; celle-ci est agreste et vivante. Il y a des beautés rudes, fines, aigres ; d’autres douces, voire encore fades. »

Chaque partie du corps possède sa beauté, son expression spéciale, son genre d’effet, ajoute Lola Montès dans L’art de la beauté chez la femme, mais c’est dans la physionomie seule que se reflètent les qualités morales en même temps que les qualités physiques ; c’est là qu’on va chercher, qu’on tâche de saisir le témoignage des qualités dont l’imagination ravie poursuit la possession. Et elle poursuit : aucun homme honnête, aucun homme raisonnable, ne recherchera la possession conjugale d’une femme, uniquement parce qu’il lui a reconnu soit une jolie jambe, soit une belle chute de reins, soit une tournure ravissante ; il ressentira pour elle le caprice du moment, qu’emporte presque aussitôt le caprice du moment qui suit.

Mais il s’avouera très bien à lui-même qu’une tête expressive l’a charmé, parce que c’est rendre hommage à l’intelligence, au sentiment, et qu’un tel hommage ne compromet en rien sa dignité. « Il n’y a rien de plus beau en l’homme que l’âme, et au corps que le visage, qui est comme l’âme raccourcie, disait Charron (De la sagesse, chapitre XI) : c’est le monstre et l’image de l’âme, c’est son écusson à plusieurs quartiers, représentant le recueil de tous les titres de sa noblesse, planté et colloqué sur la porte et au frontispice, afin que l’on sache que c’est là sa demeure et son palais, c’est par lui que l’on connaît la personne. C’est un abrégé. Voilà pourquoi l’art, qui imite la nature, ne se soucie, pour représenter la personne, que de peindre ou tailler le visage. »

Ce prestige de la physionomie, cette idéalisation morale de la beauté matérielle expliquent comment il se fait que, chez les poètes ou les grands prosateurs, un seul trait captive en faveur de celle qui en est l’objet, tandis qu’une description minutieuse de ses attraits vous laisse froid. Homère, Virgile l’ont admirablement compris. « Hélène est belle ! » écrivait Homère il y a près de trois mille ans, et la beauté d’Hélène est parvenue jusqu’à nous comme une vérité consacrée. Cependant le poète nous dit à peine, et presque sans le vouloir, qu’elle a le bras blanc et de beaux cheveux (Iliade, livre II, v. 121 et 419). Racontant ailleurs que la fille de Tyndare, couverte d’un voile de fin lin, sort de sa chambre et traverse les portiques de Troie devant quelques vieillards qui ne font que l’entrevoir, il ajoute que ceux-ci, après l’avoir suivie de l’oeil, se disent entre eux : « Belle comme elle est, qu’elle quitte pourtant nos murs et qu’elle s’éloigne, de peur qu’en restant auprès de nous elle ne cause notre ruine et celle de nos enfants ! » Plus loin, d’autres vieillards s’écrient, à la vue de l’épouse de Ménélas (Iliade, livre III, v. 156) : « Non, on ne saurait en vouloir à deux peuples d’endurer, depuis si longtemps de si grands maux pour l’amour d’une si belle femme ; car elle ressemble vraiment aux déesses immortelles ! »

Au XVIe siècle, Jean Liébaut (1535-1596) écrit : « Observez chez la femme un corps très délicat tant à voir qu’à manier ; la chair tendre ; la couleur blanche et claire ; la peau nette ; la tête bien séante ; la chevelure fort plaisante ; les cheveux mollets luisants et longuets ; le visage rondelet, gai et modeste ; la nuque blanche comme lait ; le front ouvert, large, poli et luisant ; les yeux grosselets, étincelants et amoureux ; les sourcils en demi-cercle, plats, menus, dûment séparés ; la bouche vermeille, accompagnée de lèvres tendrelettes, des dents menues, bien jointes, bien rangées, blanches comme l’ivoire, en moindre nombre et non si mordantes, ni si tranchantes que celles des hommes ; les gencives mollettes ; les joues vermeilles, comme la rose ; le menton orbiculaire ; le cou grêle, longuet et comme dressé sur les épaules rondes ; la gorge délicate, blanche comme la neige ; la voix et le parler doux ; la poitrine pleine, large et ronde ; les mamelles fermes et solides ; les côtés mollets ; le ventre de rondeur orbiculaire ; le dos plat et dressé ; les bras étendus ; les mains longuettes et rondes ; les doigts ayant jointures bien réglées ; les flancs et les cuisses fermes et massives ». Selon ce médecin, « il n’y a rien au corps de la femme que par ordre, symétrie, figure et habitude ne démontre que la vénusté et netteté lui est propre, tellement qu’il semble que Dieu, créant le corps de la femme, ait amassé en lui toutes les grâces que le monde universel pourrait comprendre. »



Le livre de la Louange et beauté des dames, cité par Jean Nevisan (Sylviæ nuptialis, lib. II, p. 182), exige pour une beauté parfaite la réunion de trente choses dont François Corniger donne la nomenclature dans une pièce de vers latins, imités ainsi par Joachim Blanchon, poète limousin du XVIe siècle :

Trente points à la femme il faut pour être belle :
Trois de blanc, trois de noir, trois de rouge couleur ;
Trois de court, trois refaits, trois de longue valeur ;
Trois grêles, trois serrés, trois de large modèle ;
Et trois serrés encor : poil blond candide en elle ;
La peau blanche et les dents ; l’oeil noir est le meilleur ;
Noir sourcil, noir chose ; et au corps la longueur,
Comme au poil et aux mains de forme naturelle ;
Pied court, oreille et dent ; ceinture et fait estroit,
La bouche ; tout ainsi que l’entr’oeil, large soit
La carrure et le bas, refait ledit fait d’elle
Et la cuisse et la grève ; et la lèvre et le crin,
Et les doigts déliés ; chef, et nez, et terrin,
Moyen et compassé comme Hélène fut telle.

Les Espagnols ont consacré, dans une forme aphoristique et poétique, le concours indispensable des trente choses exigibles pour qu’une beauté soit parfaite ; ce que Brantôme (1535-1614) traduit ainsi en son premier livre de Vie des dames galantes :

Trois choses blanches : la peau, les dents et les mains ;
Trois noires : les yeux, les sourcils et les paupières ;
Trois rouges ; les lèvres, les joues et les ongles ;
Trois longues : le corps, les cheveux et les mains ;
Trois courtes : les dents, les oreilles et les pieds ;
Trois larges : la poitrine, le front et l’entre-sourcil ;
Trois choses estroites : la bouche, l’une et l’autre, la ceinture ou la taille, et l’entrée du pied ;
Trois grosses : le bras, la cuisse et le mollet ;
Trois déliées : les doigts, les cheveux et les lèvres ;
Trois petites : les testons, le nez et la teste.

Charron assigne à la beauté, pour caractères principaux « un front large, carré, tendre, clair et serein ; des sourcils bien rangés, menus, déliés, l’œil bien fendu, gai, brillant ; un nez bien vide ; une bouche petite aux lèvres coralines ; un menton court et fourchu ; des joues relevées, et, au milieu, le plaisant gelasin (rire) ; oreille ronde et bien troussée ; le tout, avec un teint vif, blanc et vermeil. » Cependant, dit ailleurs le même Charron, « il existe une admirable diversité des visages, et de cette diversité vient qu’il n’y a personne qui ne soit trouvé beau par quelqu’un ; artifice de nature qui a posé en cette partie quelque secret de contenter l’un ou l’autre en tout le monde. » Ainsi, le type de la vraie beauté étant passé, il n’en résulte pas que, pour être trouvée belle, il faille se rapprocher de ce type ; les idées à cet égard sont infiniment variées ; chacun sent, chacun apprécie la beauté à sa manière ; d’une époque à l’autre, même parmi des nations voisines, l’appréciation ne se ressemblerait souvent pas, et peut-être faut-il encore voir en cela des vues providentielles à l’endroit du rapprochement, du mélange des races, renchérit la comtesse de Landsfeldt : Le Français sera porté de sympathie vers l’Espagnole ou l’Italienne, et l’Espagnole ou l’Italienne préféreront presque toujours les Français à leurs compatriotes ; il en sera de même des races allemandes, des races slaves, etc.

On attribue à Félibien le résumé suivant de la beauté, au XVIIe siècle : « La tête devra être bien arrondie et paraître plutôt petite que grosse. Le front blanc, lisse, découvert (sans que les cheveux y descendent trop bas), ni plat ni proéminent, mais comme la tête, bien arrondie, et plutôt petit en proportion que grand. Les cheveux noirs, bruns, luisants, ou châtain-clair, point rares, mais abondants et ondoyants, et s’ils tombent par légères boucles, c’est pour le mieux. Le noir sert particulièrement à faire ressortir la blancheur du cou et de la peau. Les yeux noirs, châtains ou bleus ; clairs, brillants et vifs, et plutôt grands en proportion que petits. Les sourcils bien partagés, abondants, semi-circulaires, et plus larges au milieu qu’aux bouts, d’un tour net mais pas sec. Les joues ne devront pas être larges, devront avoir une certaine rondeur, avec le rouge et le blanc gracieusement fondus ensemble, et devront paraître fermes et douces.

L’oreille devra être petite, bien enroulée, et avoir une agréable teinte de rouge.

« Le nez devra être placé de façon à diviser le visage en parties égales, devra être de dimensions moyennes, droit et bien d’équerre, quoique s’élevant un peu au milieu, ce qui, on le conçoit, peut lui donner un aspect très gracieux. La bouche devra être petite et les lèvres non égales en épaisseur ; elles devront être bien tournées, minces plutôt que grosses, douces même à l’œil et teintes d’un rouge vif. Une bouche vraiment jolie ressemble à un bouton de rose commençant à s’épanouir. Les dents devront être de moyenne dimension, bien rangées et égales. Le menton, d’une dimension moyenne, blanc, lisse et agréablement arrondi. Le cou devra être blanc, droit et d’une coupe lisse, onduleuse, flexible ; plutôt long que court, moindre au-dessus, et augmentant légèrement vers les épaules ; la blancheur et la délicatesse de sa peau devra se continuer ou plutôt s’accroître jusqu’au sein ; la peau, en général, devra être blanche, convenablement carminée et avoir un air de santé florissante.

Les épaules devront être blanches, doucement déployées et avec une apparence de force beaucoup plus douce que celle des hommes. Les bras devront être blancs, ronds, fermes et lisses, et plus particulièrement du coude aux mains. La main devra s’unir insensiblement au bras ; elle devra être longue et délicate ; en elle les joints et les parties nerveuses même devront être sans aucune dureté ou sécheresse. Les doigts devront être fins, longs, ronds et lisses ; plus petits et s’amoindrissant aux bouts, et les ongles ronds au bout et transparents. La poitrine doit être blanche et charmante, ni trop grande ni trop petite ; les seins égaux en rondeur et fermeté, s’élevant et très distinctement séparés. Les côtés devront être longs, les hanches plus développées que les épaules, et descendre en s’arrondissant et s’amoindrissant graduellement jusqu’au genou. Le genou devra être uni et bien arrondi. Les jambes droites, mais variées par une rondeur convenable de leurs parties les plus charnues et finement tournées, blanches et petites à la cheville. »

Il est, cependant, fort heureux pour la race humaine que tous les hommes n’aient pas exactement un goût correct en matière de beauté féminine, écrit Lola Montès en 1858, car si tous avaient ce goût il en résulterait vraisemblablement des luttes fatales pour décider qui posséderait les quelques types de beauté parfaite. Ce vieillard qui se réjouissait que tous ne vissent pas de même, parce que, s’il en était autrement, tous auraient couru après sa femme, n’était pas tout à fait bête.

Quelle que soit l’époque à laquelle on remonte, quel que soit le peuple dont on interroge les annales, toujours la beauté des femmes apparaît comme une cause inévitable de luttes, de jalousies, de rivalités, de scandales, de crimes, mais aussi de grandes choses, de créations inattendues, de dévouements sublimes. On cite la triste destinée de Galswinthe, reine de Soissons, ainsi que les attentats de Frédégonde ; on connaît la funeste rivalité de cette concubine avec Brunehaut, et ces querelles permanentes entre les rois de la famille mérovingienne, querelles entretenues, attisées par les femmes.

Au XIIe siècle, Alix de Champagne, fille du comte Thibault IV, épouse de Louis VII et reine de France, passait pour une princesse accomplie, tant sous le rapport de ses attraits physiques que sous celui des dons de l’intelligence. La reine Blanche de Castille, femme de saint Louis, ornement d’une cour brillante, ne fut point inférieure en beauté à la femme de Louis VII : mais c’était une beauté plus régulière et peut-être plus froide. Au XIVe siècle, plusieurs femmes exceptionnelles tenaient le sceptre de la beauté : en Orient, Irène, femme de Mahomet III ; Savina-Bey, princesse tartare, bru de Tamerlan ; en Europe, Christine de Pisan, qui occupait un rang distingué parmi les écrivains français de son temps. Au XVesiècle, apparaissent toutes ces héroïnes de la galanterie, et toutes ces femmes poètes non moins remarquables par leur caractère et leur esprit que par leurs appâts séducteurs : Agnès Sorel, Valentine de Milan, Barbara Torella Strozzi, Torelli-Castiglione, etc.

En fermant le Moyen Age, en ouvrant le spectacle agrandi des temps modernes, le XVIesiècle produit des femmes qui rappellent l’attitude poétique ou mondaine de leurs devancières, et d’autres femmes qui s’élevèrent au niveau des grandes idées philosophiques de l’époque. Telles sont Diane de Poitiers, Marie d’Angleterre, Marguerite Paléologue, Julie de Gonzague, Elisabeth de Portugal, Christine de Danemark, etc.

Au XVIIe siècle, la beauté prit une expression nouvelle sans rien perdre de son influence, comme le prouvent les triomphes des maîtresses des rois et des succès galants de Marion de Lorme, de la duchesse de Mazarin, et de tant d’autres. « La beauté sans les grâces, disait Ninon de Lenclos, est un hameçon sans appât. » Elle avait raison ; elle donnait l’exemple à côté du précepte ; aussi, jusqu’à la fin de sa vie, eut-elle d’assidus adorateurs. Ne faisant pas de ses charmes un honteux trafic, elle se donnait à ceux qui lui plaisaient, les quittait aussitôt que cessait le prestige, et convolait à d’autres amours.

Au XVIIIe siècle, Marie-Thérèse avec son type de grandeur souveraine ; Marie Leczinska avec sa noble et touchante modestine ; madame Roland avec sa passion tribunitienne ; Charlotte Corday, Marie-Antoinette, madame de Polignac, Joséphine de Beauharnais, présentent, dans le beau, dans la perfection des formes ou des traits, autant de caractères à part qu’il faudrait analyser, s’il s’agissait d’écrire la physiologie morale et pittoresque de la femme célèbre.

Si l’observateur philosophe pouvait aujourd’hui pénétrer en imagination dans le boudoir de toutes ces femmes éminentes, s’il pouvait interroger ceux qui façonnaient leur toilette, qui dressaient l’édifice de leur coiffure, enluminaient leurs traits et dérobaient à l’âge quelques-unes de ses rides, on aurait le secret de bien des énigmes, la raison cachée de bien des faits extraordinaires. Il faudrait recommencer l’histoire et subordonner à une mouche, à une dent postiche, à un grain de vermillon ou de muse, comme, dans la comédie, à un simple verre d’eau, une foule d’événements de la plus haute gravité.


D’après « L’art de la beauté chez la femme. Secrets de la toilette », paru en 1858.

La première accoucheuse décorée du chaperon de velours



 Louise Bourgeois dite La Boursier, maîtresse sage-femme jurée de la ville de Paris, accoucheuse de Marie de Médicis (seconde femme de Henri IV), naquit à Paris en 1563, de parents honnêtes et aisés. Ayant reçu une meilleure éducation que celle que recevaient les jeunes personnes de la bourgeoisie d’alors, Louise Boursier fut recherchée par cela même par un chirurgien (Surgean) des armées, et l’épousa. Après des revers de fortune causés par les dissensions politiques et les guerres civiles qui précédèrent l’avènement d’Henri IV au trône de France, et déjà avancée en âge, Louise se décida à apprendre l’art de sage-femme, moins par vocation que d’après les conseils d’une matrone qui lui dit « que si elle eût su lire et écrire comme elle, elle eut fait des merveilles ».



Louise Bourgeois vainquit toutes les répugnances que lui avait fait naître l’idée de porter des enfants au baptême, comme elle l’avoue, et se résigna en faveur de sa famille, ainsi qu’elle le dit : « Me treuuant embarquée dans un menage, chargée d’enfans, accablée de guerre et de perte de biens, la sage Phanerote, mère de ce grand philosophe Socrate, prit pitié de moy, me consola et conseilla d’embrasser les sciences, me représentant que toutes choses concouroient à bien pour moy, la croyant ; que à cause d’elle, dont je serois fille adoptive, tous les disciples de son fils Socrate me seroyent favorables ; que mon mary qui exerçoit les œuvres manuelles de chirurgie me guideroit ».


Son mari lui ayant donné les premières notions d’anatomie, elle se mit à étudier dans Paré, et devint bientôt aussi capable que la plupart des sages-femmes et accoucheurs d’alors. De petites gens à autres, elle parvint en peu de temps à être employée grandement, et pratiqua pendant cinq ans avant d’être reçue jurée. Le mérite porte toujours ombrage, et ce ne fut point sans difficultés qu’elle obtint ses grades. Le jury de réception se composait d’un médecin, de deux chirurgiens et de deux sages-femmes. Pour démontrer que dans tous les temps la jalousie et l’envie furent l’apanage d’une profession qui devait être toute de charité chrétienne et d’humanité, laissons parler Louise Bourgeois de toutes les tribulations qui lui furent suscitées par les examinatrices.

« Les deux sages-femmes étoient la dame Dupuis et la dame Peronne ; elles me donnèrent jour pour aller les trouver ensemble, elles m’interrogèrent de quelle vocation étoit mon mary ce que sachant, elles ne vouloient pas me recevoir, au moins madame Dupuis, qui disoit à l’autre : Par Dieu, ma compagne, le cœur ne me dit rien de bon pour nous ! Puisqu’elle est femme d’un surgean, elle s’entend avec ces médecins comme coupeurs de bourses en foire ; il ne nous faut recevoir que des femmes d’artisans qui n’entendent rien à nos affaires. Elle me disoit (la dame Dupuis) que mon mary me devoit nourrir sans rien faire ».

Après sa réception, Louise Bourgeois continua à pratiquer, et successivement passa des classes inférieures à la bourgeoisie, parvint jusqu’aux princesses, et fut choisie par la reine même pour l’assister dans ses premières couches, et l’aida, en moins de neuf ans à mettre six enfants au monde. Ce ne fut point sans peine qu’elle parvint à l’honneur d’accoucher la reine, puisque déjà la dame Dupuis avait été choisie et agréée par le roi pour remplir ces hautes fonctions. Ce fut à madame Conchini, depuis l’infortunée maréchale d’Ancre, que Louise Bourgeois dut cette faveur. Tout prouve en effet qu’elle était digne de remplir les nobles fonctions qui lui furent confiées ; car elle montra, à la naissance du Dauphin, autant de fermeté, de présence d’esprit et de caractère que d’habileté. Nous regrettons de ne pouvoir rapporter ici toutes les circonstances de cet événement qu’elle fait connaître dans la deuxième partie de son ouvrage, qui a pour titre : Observations diverses sur la stérilité, perte de fruit, fécondité, accouchement, et maladies des femmes et enfans nouveau-nés.

L’ouvrage de Louise Bourgeois, dont il y a plusieurs éditions, parle de diverses espèces d’accouchements terminés de la manière dont l’enfant se présente. Ce qu’elle dit des fausses couches prouve une grande sagacité ; les signes de la grossesse y sont exposés avec beaucoup de précision ; enfin, cet ouvrage est écrit avec une franchise et une ingénuité qui ne permettent pas de douter que l’auteur n’y ait mis tout ce qu’on pouvait voir de son temps. La plus grande obligation qu’ait l’art des accouchements à Louise Bourgeois, c’est d’avoir enseigné à remédier aux pertes qui arrivent sur la fin de la grossesse et qui sont causées par le décollement de quelques points du placenta ; c’est à elle qu’on est redevable de cette découverte.

Il est étonnant que la multitude d’écrivains qui ont paru depuis Bourgeois ne lui aient point fait honneur de cette découverte. Il semble pourtant que ce qu’elle a dit à ce sujet valait bien la peine qu’on en parlât. « Quand une femme, dit-elle, chap. V, a une perte de sang démesurée sur sa grossesse, dont elle tombe en défaillance, il faut venir à l’extraction de l’enfant avec les mains. Cela fut fait en la femme d’un conseiller de la cour du parlement, laquelle étoit grosse de six mois. Son enfant vécut deux jours. Elle a porté d’autres enfans depuis ; les médecins reconnurent que si on eût différé une heure, la mère et l’enfant étoient morts ; moi, congnoissant que le flux de sang n’est entretenu que par la grossesse, l’ayant vu cesser aussitôt que la femme a été accouchée, je mis cette pratique en avant, laquelle j’ai congnue trop tard, à mon gré, pour la conservation de madame d’Aubray, madame la duchesse de Montbazon, etc. »

Louise Bourgeois ne possédait pas seulement toutes les connaissances qu’on avait droit d’exiger des personnes qui exerçaient l’art des accouchements, mais encore la littérature ne lui était pas étrangère. Sans être poète, elle a placé à la tête de son livre quelques pièces de vers dans le genre marotique, qu’on lit avec plaisir, de même que tout son livre. Rien de plus touchant, de plus moral que l’instruction à sa fille, qui se destinait aussi à la profession de sage-femme. Qu’il nous suffise de rapporter quelques-uns des préceptes que renferme cette instruction véritablement curieuse sous le rapport des principes et de la diction.

« Je vous dirai donc que toute personne de jugement ne doit ignorer ce qui est bon... Je vous exhorte de vous rendre soigneuse de tout ce qui est du vostre... Je vous dirai, afin que vous suiviez mes préceptes, que vous êtes enfant de famille..., que le corps entier de la médecine est dans nostre maison.... Apprenez jusqu’au dernier jour de vostre vie, et pour ce faire facilement, il faut une grande humilité, car les personnes orgueilleuses ne gagnent pas le cœur de ceux qui savent des secrets... Je vous dirai que ce que vous avez entrepris est de merveilleuse importance, et qu’en cet art il y a deux chemins à tenir, l’un pour se sauver, l’autre pour se damner.

« Celles qui ont faict le mal et ceux qui en cherchent le damnable remède sont cruellement méchans ; mais c’est toute autre méchanceté à celles qui, n’étant aucunement engagées dans cette affaire, pour de l’argent tuent le corps et l’ame d’un enfant. Lorsque vous serez appelée en une maison, fussent les plus pauvres gens du monde, servez les de mesme affection que si vous en deviez recevoir grande récompense... Je vous dirai encore, ma fille, qu’il ne faut point vous estonner de voir mépriser l’état de sage-femme, n’y que cela vous refroidisse d’en rechercher les perfections, lesquelles sont incompréhensibles à celles qui les méprisent, ny ne vous estonner si vous voyés en cet estat des personnes si indignes du nostre ; cela n’amoindrit le savoir ny l’honneur de celles qui le méritent. Cela vient que ceux qui les reçoyvent pour de l’argent, sont comme les hostelliers de village qui attachent des asnes et des rosses avec de bons chenaux...

« Ne vous estonnez jamais de rien si quelque chose ne va pas bien, car l’épouvante trouble les sens... Il se trouve bien peu de femmes qui affectionnent leurs sages-femmes comme elles faisoient le temps passé ; que quand les sages-femmes mouroient, elles en menoient grand deuil ; maintenant plusieurs s’en servent comme d’une femme de vendange... Vous irez en des maisons où il se trouve des personnes qui fournissent à la maîtresse de la maison des lunettes qui font voir ce qui n’est point, prenés-y bien garde, cela vous coûte rien qu’un peu de soin ».



Cette instruction de Louise Bourgeois à sa fille est un système de conduite dicté par un esprit bien au-dessus du vulgaire. C’est un tableau fidèle de sa profession, qui prouve évidemment qu’en fait de morale pratique, au XVIe siècle, le monde était ce qu’il est aujourd’hui. A part quelques formules bizarres et le conte de l’oie et de la chienne, le livre de Louise Bourgeois est instructif, plein d’intérêt, et une œuvre de bonne foi. La dignité avec laquelle cette femme célèbre exerça sa profession, son savoir et son habileté, lui méritèrent, à la ville comme à la cour, d’être honorée et estimée. En témoignage de reconnaissance, pour lui donner une marque de sa confiance et de son estime, le reine Marie de Médicis la décora du chaperon de velours. C’est la première accoucheuse qui obtint cet insigne honorifique ; car les deux sages-femmes de Catherine de Médicis n’avaient porté que le collet de velours et la chaîne d’or. A la naissance de son sixième enfant, Henri IV fit une pension de trois cents écus à Louise Bourgeois et pourvut d’une charge chacun de ses deux fils.

Comme preuve de la haute idée qu’on avait de son mérite, voici le sonnet qu’à l’intention de l’auteur composa un poète de son temps, S. Hacquin :

Que n’ay-je maintenant ainsi que je désir,
D’un Desportes mignard le langage affecté,
Que ne suis-je un Ronsard, ou bien que n’ay-je esté
Sur le mont d’Helicon où Phœbus se retire ;
Afin qu’ayant appris la façon de bien dire,
Plein de sa sainte fureur et de divinité,
Je peusse ce jourd’huy à toute éternité
Marier tes vertus aux chansons de ma lire.
Muse modérez-vous, n’aspirez point si haut,
N’imitez point celui dont l’effroyable saut
Eternise son nom par une chute étrange.
Vous ne possédez rien digne de son autel ;
Pour louer cette Dame et son œuvre immortel,
Il faut l’esprit d’un Dieu et la plume d’un ange.

Le monde en général ne fut jamais trop généreux envers les sages-femmes ; il fallait donc que Louise Bourgeois fût bien supérieure à celles de son temps pour mériter de telles louanges. Ce qui prouve qu’elle n’était point simplement une matrone habile, mais encore une femme lettrée, ce sont les diverses épîtres qui se trouvent en tête de ses livres, adressées à plusieurs grandes dames et à plusieurs médecins de son temps.


D’après « Biographie des sages-femmes célèbres, anciennes, modernes et contemporaines » paru en 1834

Femmes à l’Académie Française



Écrivain spécialiste de la littérature et secrétaire de la rédaction du Journal des Débats, Antoine Albalat signe en 1907 dans l’hebdomadaire  Ma revue un article relatif à l’admission des femmes à l’Académie française : puisque nombre de prétextes sont invoqués pour ajourner le grand saut, notre homme de lettres suggère aux dames de créer leur propre Académie...



Chaque année la question de l’admission des femmes à l’Académie inspire des articles de journaux et préoccupe la galante sollicitude de quelques immortels, écrit Albalat. En principe, l’Académie ne refuse pas de recevoir des femmes ; mais une si grave dérogation aux habitudes de la « docte compagnie » mérite qu’on y réfléchisse et qu’on la discute.

Et c’est ainsi que, chaque année, l’Académie songe à ouvrir ses portes aux dames, et ne les ouvre jamais. On l’ait valoir bien des objections, qui n’ont aucun rapport avec la littérature. On redouterait, par exemple, la présence de jeunes et jolies femmes dans une réunion de gens que leur âge rendrait un peu ridicules ou exposerait plus aisément à la séduction.

Le sévère ostracisme dont elles sont l’objet aide à maintenir la réputation d’austère vertu qui règne sous la coupole. Les académiciens parlent peu, ou, quand ils parlent, ils parlent longtemps. Le voisinage des femmes, auxquelles il faudrait répondre par galanterie, les exposerait à devenir bavards. Et puis un vieil académicien en cheveux blancs recevant une jeune femme belle et coquette ! Ce contraste plutôt comique porterait atteinte au prestige des quarante.

Il y aurait un moyen d’éviter cet inconvénient : ce serait de ne recevoir les femmes qu’à partir d’un âge avancé. Quelle belle leçon pour la coquetterie féminine ! George Sand, vers la fin de sa vie, eût paru tout à fait à sa place à l’Académie, qui ne comptera pas souvent parmi ses membres de meilleur écrivain, tandis qu’elle eût pu, reçue plus jeune, rencontrer sous la coupole des amis embarrassants à revoir.

Mlle de Scudéry est la première femme qui ait demandé à entrer à l’Académie. Elle avait écrit avec son frère des romans interminables, qui eurent un énorme succès, mais qui n’étaient peut-être pas un titre littéraire bien suffisant. Boileau les appelait une boutique de verbiage. Elle avait remporté le premier prix d’éloquence que l’Académie française ait donné et elle faisait partie de l’Académie de Padoue. Les Italiens se montraient moins difficiles que les Français ; ils avaient de nombreuses académies ; on en comptait jusqu’à vingt-cinq dans la seule ville de Milan.

Mme Dacier eût été mieux à sa place sous la coupole. Mme Dacier avait traduit les auteurs grecs et son érudition était solide. Mme de Staël eût également honoré la célèbre compagnie ; mais son bavardage et sa puissance verbale eussent assourdi ceux à qui il restait encore un peu d’ouïe. Du moment que ces femmes célèbres n’ont pas été de l’Académie, il est bien difficile d’y faire entrer maintenant nos modestes contemporaines, qui bénéficieraient d’un honneur dont furent privées de plus illustres.

Il y a des préjugés invincibles, poursuit notre écrivain. Il n’est pas étonnant que l’Académie française persiste à exclure les femmes, quand on voit la difficulté qu’elles ont eue à être admises à la Société des gens de lettres, créée en vue des droits d’auteurs et de bénéfices pratiques. On craignait de voir les maris de ces dames forcer la porte de l’association, à l’aide de quelques volumes, et doubler ainsi la pension de retraite à laquelle ont droit les femmes qui écrivent.

C’étaient les raisons que faisait valoir Gourdon de Genouilhac. « Mais, dit Albert Cim, devant le flot toujours montant des candidatures féminines, il ne s’obstina pas ; il n’était pas homme à se mettre en travers d’un courant. » Ce fut cet antiféministe que le sort désigna comme rapporteur de la candidature de Mme Séverine. Il s’en déclara le plus ardent partisan.

La question de l’admission des femmes à l’Académie aura beau, comme on dit, revenir sur l’eau chaque année, elle ne sera pas résolue. Ces dames n’ont qu’à se résigner, ironise Albalat.

Mais, au fait, pourquoi ne fonderaient-elles pas une Académie des femmes françaises ? s’interroge-t-il. Je m’étonne que l’idée ne leur soit pas encore venue. Oui, une Académie des dames. Pourquoi pas ? Elles ont des revues ; elles distribuent des prix. Qui les empêche de se réunir en Académie ? Elles auraient leurs séances, elles recevraient des candidates. On plaisanterait un peu d’abord ; puis le public s’habituerait et trouverait cela tout naturel. Les femmes de talent brigueraient leurs suffrages ; il y aurait des discours de réception. Et quel bon tour pour ces messieurs de l’Institut ! Ah ! vous, ne voulez pas de nous ? Eh bien, nous nous passons de vous. Il y a des cercles de femmes : pourquoi n’y aurait-il pas une Académie féminine ?


Marguerite Yourcenar, première femme
élue à l’Académie française

N’étaient-ce pas un peu des Académies, ces salons que certaines femmes rendirent célèbres, depuis la marquise de Rambouillet jusqu’à Mme Récamier ? N’y entrait pas qui voulait. Mais c’est de l’élément masculin qu’ils tiraient tout leur lustre, et il serait temps que les femmes, si éprises d’indépendance à notre époque, fassent comprendre aux hommes qu’elles peuvent se passer d’eux. Elles ont droit à la gloire. Qu’elles la prennent, puisqu’on la leur refuse.

N’est-ce pas ainsi que les hommes ont commencé ? Leur Académie, au début, n’était qu’un salon. L’évêque de Grasse venait lire ses poésies chez son cousin Conrart ;.des gens de lettres se joignirent à lui ; ils étaient neuf d’abord. Ces réunions s’étant ébruitées, Richelieu leur proposa de s’instituer en Académie. Il ne faudrait pas grand-chose pour que les salons de Mme de... où de Mme... se transformassent un beau jour en Académie.

Il est vrai que ce serait un attrait de plus, et un encouragement dangereux pour les femmes de lettres, qui croiraient toutes mériter cette distinction. Jamais les femmes qui écrivent n’avaient été si nombreuses qu’à notre époque. Il n’y en aurait peut-être pas davantage si l’Académie française voulait leur ouvrir ses portes. Mais songez à ce que seraient ces visites de candidates ! A quelle séduction seraient exposés ceux dont elles iraient solliciter les voix ! Par quels moyens arracheraient-elles la promesse d’un suffrage ? Même avec nos immortels, il faut compter avec la faiblesse humaine, et ce n’est peut-être pas la vertu qui aurait le plus de chance auprès d’eux.

J’en reviens à mon idée, conclut Antoine Albalat. Que les femmes fondent une Académie, et tout est sauvé. Il n’y a jamais eu de question plus urgente.


Note : La première femme élue à l’Académie française sera Marguerite Yourcenar en 1980.